Le Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, a mis un terme au débat sur le droit de vote aux étrangers non européens aux élections locales, en débat en France depuis des années, en affichant comme priorité la naturalisation des émigrés. “N'ouvrons pas la porte du droit de vote aux étrangers pour refermer celle de l'accès à la nationalité”, a souligné le Premier ministre en installant, jeudi soir, à Matignon, le Haut conseil à l'intégration. Dans son proche entourage, on estime que le droit de vote est une “démarche de conclusion”. Cette réforme ne sera donc pas lancée d'ici à la fin de la législature en 2007, résume-t-on. Figurant dans le programme de l'ancien président socialiste, François Mitterrand, en 1981, le droit de vote des émigrés — accordé par plusieurs pays de l'UE — n'a jamais abouti en France, faute de courage de la gauche au pouvoir ces dernières années, selon certaines associations. Cette réforme nécessite, en effet, une modification de la Constitution et un vote dans les mêmes termes de l'Assemblée et du Sénat, haute chambre du Parlement dominée par la droite qui s'y est toujours opposée.