Elle va étudier ce problème mercredi et jeudi à la veille du tirage au sort de la coupe du monde 2006. L'assemblée générale élective de la FAF reste fixée au jeudi 22 décembre en dépit de tout ce qui se dit çà et là depuis que Abdelkader Chaâbane s'est porté candidat à la succession de Mohamed Raouraoua. Les rumeurs d'un possible report ont fait réagir la FIFA laquelle, dans un courrier adressé jeudi au secrétariat général de la FAF, a indiqué avoir entériné l'AG ordinaire de cette instance qui s'est tenue le 20 novembre dernier et que l'AG élective pourra se tenir le 22 décembre sur la base des statuts actuels où il n'est fait mention ni de 30% des membres désignés par le MJS ni de l'obligation d'un seul mandat au futur élu comme l'impose le statut type émanant du nouveau décret exécutif relatif aux fédérations sportives. La FIFA ajoute que le dossier de la FAF sera étudié les 7 et 8 décembre par son comité exécutif lors de la réunion qu'il tiendra à Leipzig, en Allemagne, la veille du tirage au sort de la phase finale de la Coupe du monde-2006. Soulignons qu'à titre exceptionnel, l'instance du football international fait part de son accord de la désignation de 10 membres par le MJS dans l'AG de la FAF, comme le stipulent les statuts actuels. Cependant, le MJS n'a pas, malgré une correspondance sur le sujet de la FAF, daigné désigner ces 10 membres. La FIFA indique, dans sa lettre de jeudi dernier, que la non-désignation des 10 experts par le MJS ne saurait constituer un frein pour la tenue de l'AG élective de la FAF le 22 décembre et que le futur président pourra désigner 3 experts appelés à siéger au bureau fédéral. On ira, donc, aux élections de la FAF le 22 décembre avec une seule candidature, celle de Abdelkader Chaâbane, sauf intervention de la puissance publique qui prendrait le risque de mener notre football vers la suspension sur le plan international. Une puissance publique qui a saisi par deux fois la semaine dernière la FAF lui demandant de mettre ses statuts en conformité avec le statut type élaboré en fonction du nouveau décret exécutif relatif aux fédérations sportives. Ce qui revenait à dire que l'AG élective devait être reportée. Cette missive du MJS a poussé la FAF à réagir par le biais de son président en exercice (il l'est jusqu'à la passation de consignes avec celui qui doit lui succéder), Mohamed Raouraoua, qui a indiqué au ministère que le texte de référence, en l'occurrence le décret, parle (article 48) d'une mise en conformité dans un délai d'un an à partir de sa promulgation, le 19 octobre dernier. L'unique candidat, Abdelkader Chaâbane, a, en tout cas, fait savoir qu'il irait jusqu'au bout et qu'il respectera les dispositions du nouveau décret une fois élu à la tête de la FAF. Maire FLN de Lichana, une commune située à proximité de Biskra, il ne semble pas du tout gêné par tout ce remue-ménage même si de terribles pressions sont exercées sur lui. Jeudi dernier, il aurait été contacté par quelqu'un d'extérieur au MJS qui lui aurait demandé de retirer sa candidature. Voyant que Chaâbane était inflexible, il a commencé à l'accuser d'être «un traître à la Nation», une histoire que l'on ressort puisque, en 1996, lorsqu'il avait saisi la FIFA, suite à sa suspension, Saïd Amara, qui avait bravé la France et sa police, en 1958, pour rejoindre les rangs de la glorieuse équipe du FLN, avait, lui aussi, été accusé «d'avoir trahi la Nation». Amara avait écrit, sans le cacher, à la FIFA parce que dans son propre pays il n'avait pu trouver personne auprès de qui faire appel d'une sanction qu'il jugeait infamante pour sa personne et les membres de son bureau fédéral. Ajoutons que celui qui avait contacté Chaâbane l'a menacé de ne plus recevoir de subvention de la part de l'Etat alors que, comme on l'a dit, il n'a rien à voir avec les pouvoirs publics. Ce que l'on peut en conclure, c'est que cette regrettable histoire puisse se terminer, jeudi prochain, dans une réunion du comité exécutif de la FIFA au moment même où la planète entière aura les yeux rivés sur Leipzig, lieu du déroulement du tirage au sort, le lendemain, de la phase finale de la Coupe du monde 2006. Nul ne peut contester le fait que les pouvoirs publics ont un droit de regard sur la gestion des fédérations sportives qui bénéficient de subventions de l'Etat. Il y a que ces fédérations ont été créées selon les dispositions de la loi 90-31 sur les associations qui fait de leur assemblée générale l'organe souverain. En outre, le décret exécutif 05-405 relatif aux fédérations sportives stipule bien en son article 48 que les fédérations jugées d'utilité publique et d'intérêt général, dont la FAF fait partie, ont un an pour mettre en application ledit décret. Pourquoi, alors, une telle précipitation qui risque de mener le football algérien vers la suspension sur le plan international? La sagesse commande de faire son possible pour éviter ce qui serait assimilé à une humiliation pour notre pays au moment où l'effort est fait pour le replacer dans le concert des nations.