Le mouvement ne décolère pas Une autre marche est prévue aujourd'hui parallèlement à celle des médecins et des enseignants, ainsi que les travailleurs de l'Education nationale. Plus de 2000 étudiants sont sortis, hier protester contre les décisions prises par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, après son retour de Genève où il avait subi des contrôles médicaux. Les étudiants auxquels se sont joints quelques enseignants et des artistes, comme Kamed Bouda le chanteur du malouf disent non «au prolongement». Dans leurs affiches on pouvait lire «partez, on veut un changement radical et non partiel», «non à ce gouvernement actuel». Durant leur marche depuis la Brèche jusqu'à la rue Kennedy, en passant par la Rue Messaoud Boudjriou, ils scandaient «FLN dégage», «Goulou El Bedoui Mafihache» mais aussi, «Maâna BRI Maâna Saika madzidche dkika ya Bouteflika», néanmoins à les entendre s'exprimer, les manifestants n'ont rien contre la personne du Président, mais surtout contre les décisions qu'ils ont jugées de maladroites et comme une violation de la Constitution. Pour eux, il faut aussi prouver que c'est le Président qui prend ces décisions qui ne répondent pas aux attentes du peuple qui ne souhaite plus voir les même têtes gérer le pays et toujours selon eux, ont conduit l'Algérie à la faillite. Ils ne tolèrent plus ces mêmes visages qui sont la cause du malaise social actuel. Pour eux, la nomination de Nouredine Bedoui comme Premier ministre ne change rien à la donne. Les étudiants qui, avant la marche ont tenu à préserver le caractère pacifique, ont scandé également «silmia silmia». Une autre marche est prévue aujourd'hui, parallèlement à celle des médecins et des enseignants, ainsi que les travailleurs de l'Education nationale. Le rendez-vous a été fixé dans la matinée. C'est ainsi pour dire que le fait d'avoir annulé l'élection, le départ d'Ahmed Ouyahia du poste du Premier ministre, la nomination de Nouredine Bedoui n'ont pas convaincu la population qui garde le même élan de protestation et qui va se poursuive jusqu'à la satisfaction de toutes les revendications du peuple. Par ailleurs, les employés de la Casnos ont observé un sit-in pour réclamer le départ de Sidi-Saïd une autre figure contestée par les travailleurs. Ainsi, après le rejet du cinquième mandat, la rue rejette désormais le prolongement et exige le changement radical sans détour, ni ruse. Depuis le 22 février les Algériens n'ont donc qu'un seul objectif, celui de passer à la deuxième République, avec des acteurs plus compétents et plus sérieux pour sauver le pays. D'autres manifestations ont été enregistrées dans d'autres régions de l'Est, selon des informations parvenues à notre rédaction.