Le RND semble évoluer lui aussi dans la politique de repérage du FLN. Le Front de libération nationale (FLN) a donné le feu vert aux élus, issus des élections partielles qui ont eu lieu le 24 novembre dernier, de choisir les alliances qui conviennent le mieux. C'est ce qui ressort du communiqué rendu public à l'issue de la réunion du secrétariat de l'instance exécutive du parti, présidée par Abdelaziz Belkhadem. Le FLN privilégie «les intérêts des citoyens des APC concernées» en octroyant à ses nouveaux élus le droit de faire les alliances qui répondent au mieux à leurs préoccupations. Sorti grandi des dernières partielles en élargissant sa base dans une région restée sous l'emprise de la pression, le FLN compte reconquérir l'espace perdu pendant la période de crise qu'avait traversée le pays pendant la dernière décennie. En choisissant la souplesse dans le choix des alliances que les représentants locaux estiment plus efficaces, il engrange les fruits de sa victoire en allant plus loin de ce qui était attendu d'un «parti du pouvoir», comme le qualifie l'opposition locale. Il met les bouchées doubles parce qu'il sait que les alliances sont taboues entre le FFS et le RCD, entre les autres partis, ainsi qu'entre les indépendants qui sont incontournables dans le nouvel échiquier de la région. Le FLN ne met aucun préalable à ces alliances. Il pourrait les étudier, le cas échéant, même avec le RCD, le parti le plus hostile, qui refuserait la négociation au niveau de la chefferie mais qui fermerait l'oeil quand il s'agirait de ravir quelques communes au FFS qui lui tourne le dos. Le parti de Hocine Aït Ahmed fait des alliances «au cas par cas», selon les consignes qui ont été données aux élus locaux, en n'excluant pas le FLN mais en la refusant au «frère ennemi» le RCD. Les indépendants représentent une donne essentielle dans les calculs des alliances. Ils sont autant disparates que les partis présents dans les dernières partielles. D'où la nécessité de bien les reconsidérer parce qu'ils peuvent peser dans le choix des maires dans beaucoup de communes. Le RND semble évoluer lui aussi dans la politique de repérage du FLN. L'importance des partielles est capitale pour le rétablissement de la stabilité dans la région. C'est ce que perçoit un FLN très au fait des bouleversements, parfois douloureux, qui ont secoué la Kabylie depuis 2001. L'apparition des archs avait rendu le repérage plus difficile sur le terrain qu'il ne l'était avant cette date, même si certains partis avaient tenté de se montrer conciliants afin de mieux les transcender ou, encore, les représentants du pouvoir qui avaient tenté le dialogue. Le FLN opte donc pour le rassemblement en se plaçant au-dessus de la mêlée, en dépassant toutes les formes de polémique que peuvent engendrer les accointances. Il a réussi cette prouesse lors des partielles. Mais il devra la maintenir parce que les échéances électorales approchent. Leurs résultats dépendront de la réussite de la gestion, même courte, des communes issues des partielles. En privilégiant l'ouverture dans le choix des alliances tout en tenant compte des préoccupations des citoyens de la région, le FLN regarde vers l'avenir. Il sait que l'échec dans la gestion des communes n'est plus permis. Comme il sait aussi que le renouvellement partiel du Conseil de la nation aura lieu dans moins d'une année. Les alliances qui se tissent aujourd'hui auront des conséquences directes sur les prochaines élections. Elles déblaient le terrain devant la machine électorale que traîne la locomotive FLN.