De notre correspondant à Bouira Riad Houari Au troisième jour de la grève d'une semaine reconductible qui a été déclenchée par les structures syndicales des travailleurs de l'éducation, le CNAPEST, l'UNPEF et autres structures, la situation au niveau de la région donne lieu à une paralysie de l'ensemble des établissements scolaires de la wilaya. Une simple virée au niveau du chef-lieu ou dans certaines localités de la wilaya est suffisante pour attester que l'ensemble des élèves sont bien gardés au chaud chez eux, alors que la période du début novembre devait en principe être consacrée aux premières évaluations du trimestre. Selon des sources, la majorité des élèves n'ont pas regagné leurs établissements, alors que le peu d'enseignants qui ont refusé de suivre le mouvement de grève se sont retrouvés avec des classes d'élèves clairsemées, ce qui est loin du déroulement normal des études. De leur côté, les syndicalistes affirment avoir recouru au débrayage afin d'exiger la satisfaction des revendications exposées par les enseignants au niveau de leur base, à savoir l'amélioration des conditions de vie des enseignants par l'augmentation des salaires, la promulgation d'un régime indemnitaire avec effet rétroactif depuis janvier 2008, la modification du statut particulier des travailleurs de l'éducation et mettre fin à l'hégémonie de l'UGTA dans la gestion des œuvres sociales. Cela dit, le climat général est analogue à celui engendré en 2003, lors de la grève d'un mois déclenchée par les enseignants du secondaire. Ainsi, les membres de ces structures qui sont fortement représentées au niveau de la wilaya nous ont déclaré que «la grève a connu un fort taux de suivi, notamment au niveau des lycées et des CEM». Pour les membres du CNAPEST, ce taux a atteint les 90% et la grève a touché tous les établissements du secondaire, «seuls les contractuels ont travaillé à travers ces établissements». Alors que, du côté de l'UNPEF, on avance un chiffre de 90% dans des collèges et 80% au niveau du primaire. Les mêmes syndicalistes avancent que la situation peut persister dans la durée, si les pouvoirs publics persistent à ignorer les revendications exprimées. Notons par ailleurs que les chiffres donnés par l'administration du secteur sont en deçà de ceux déclarés par les syndicats ; les responsables ont avancé un chiffre global de 34% de grévistes pour les trois paliers d'études, indiquant que les enseignants du moyen et du primaire, les travailleurs des corps communs, les adjoints de l'éducation et le personnel administratif n'ont pas suivi le mouvement de grève. Au même moment, chez les travailleurs affiliés à l'UGTA, c'est le wait and see et certains enseignants de cette structure n'ont pas hésité à souhaiter que le débrayage déclenché par leurs adversaires se solde par des augmentations salariales conséquentes.