Contrairement à la journée d'avant-hier, marquée par un suivi limité du mouvement de protestation, le débrayage a enregistré, hier, l'adhésion d'autres établissements scolaires, notamment les collèges, nombreux à avoir été paralysés. La grève du Sete/UGTA de Tizi Ouzou a été un peu mieux suivie, hier, en son deuxième jour. Contrairement à la veille, le débrayage a connu l'adhésion d'autres établissements scolaires, notamment les collèges, nombreux à avoir été paralysés hier. Hormis deux CEM, tous les établissements du moyen du chef-lieu de wilaya ont “fait grève”. Il reste que les ambitions des syndicalistes de l'UGTA sont modestes, concernant le taux de suivi de la grève dans la ville de Tizi Ouzou. Mais, c'est visiblement le suivi presque “massif” dans les localités éloignées et les zones reculées, qui donne des motifs de satisfaction aux membres du Sete. Nos interlocuteurs du Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation parlent d'un taux qui avoisine les 80%, sinon plus. Ce qui n'est pas l'avis de l'administration, puisque des sources à la Direction de l'éducation minimisent le taux de suivi du débrayage, le ramenant parfois à 20%, voire moins dans certains établissements scolaires. Il reste que le motif qui a présidé au déclenchement de la grève illimitée n'est toujours pas réglé. À ce propos, le secrétaire général du Sete et son équipe sont déterminés à maintenir intacte la mobilisation des travailleurs de l'éducation, tant que les salaires ne sont pas versés. Pourtant, la paie est déposée au Trésor depuis le 27 octobre, nous explique-t-on. Habituellement, le travail de traitement de la paie au Trésor est “liquidé” en trois sinon quatre jours, mais voilà que les états établis par le service paie de la Direction de l'éducation risquent tout simplement de moisir Trésor. Mais alors pourquoi le Trésor bloquerait-il les salaires des travailleurs ? Les grévistes sont incapables de répondre à l'interrogation. On a appris, par ailleurs, que le wali de Tizi Ouzou s'est impliqué dans le dénouement de la crise née du non-versement des salaires. La vérification des états a commencé, mais le versement effectif n'interviendrait que dans deux jours au minimum, selon des syndicalistes. Ce qui veut dire que le débrayage est maintenu, selon le mot d'ordre initial. Pour régler une bonne fois pour toutes les retards “injustifiés” dans le versement des salaires, l'UGTA a suggéré depuis longtemps l'installation d'une agence comptable au niveau de la Direction de l'éducation, dont le premier responsable a donné déjà son accord de principe et dégagé un espace pour l'abriter. “Nous insistons sur la mise en place de cette agence qui mettrait fin à ces retards récurrents qui interviennent en pareille période”, a déclaré M. Hamoutène qui rappelle que les autres secteurs de la Fonction publique sont dotés chacun d'une agence comptable, à l'instar de la santé et de l'université. M. Ramdani de l'union de wilaya UGTA dit ne pas comprendre la remise en cause du principe du respect des échéances du versement des salaires des travailleurs. “En toute franchise, qu'est-ce qui pouvait bien motiver un tel retard ?” se demande-t-il. Outre le Trésor, les services de la poste sont également dans le collimateur des syndicalistes déterminés à poursuivre leur “combat pour les salaires”, s'interrogeant pourquoi a-t-il fallu la protestation de l'UGTA pour susciter la réaction des pouvoirs publics dans un problème devenu récurrent. Etant illimitée, la grève du Sete de Tizi Ouzou se poursuivra aujourd'hui. YAHIA Arkat