La mobilisation se poursuit Le «rendez-vous» hebdomadaire des étudiants est prévu pour demain. Ils devraient être rejoints par les médecins résidents et leurs aînés... La pression de la rue ne baisse pas. Après la démonstration de force de vendredi dernier, où des millions d'Algériens ont marché à travers le pays pour dire non au prolongement de mandat du chef de l'Etat, la mobilisation se poursuit. Ainsi, même si le samedi et le dimanche ont été plus tranquilles que les autres jours, le calme n'est pas pour autant revenu. Des mouvements de protestation continuent dans les quatre coins du pays. À l'instar des citoyens de Béchar, Béjaïa, Tizi Ouzou, Saïda, Bouira, Annaba...qui ont envahi les rues de leurs villes respectives afin de dire non à ce qu'ils qualifient de «mandat ++» du président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Enseignants, avocats, magistrats journalistes et étudiants ont ainsi maintenu la pression sur un gouvernement aux aguets. À l'image des enseignants de Saïda qui ont boudé un concours de recrutement où encore ces magistrats et avocats de Tipasa, M'sila et Aïn Témouchent qui ont organisé des sit-in devant les cours de leurs wilayas. Des étudiants et des lycéens ont également occupé les rues tel qu'à Bouira, Annaba et Béjaïa. Néanmoins, c'est l'importante mobilisation des travailleurs de Sonatrach à Hassi Rmel qui a le plus fait parler d'elle, hier. Du fait de l'importance stratégique que revêt cette base énergétique. À tout cela, il faut ajouter les impressionnants rassemblements organisés dans plusieurs grandes capitales européennes telles que Londres, Bruxelles, Berlin... Plusieurs centaines d'Algériens ont organisé des sit-in dans leurs pays d'adoption pour soutenir le «hirak» du bled. À Paris par contre et comme depuis cinq semaines déjà, ils étaient des milliers à s'être rassemblés à la place de la République. Tous ces Algériens du pays ou du monde portaient un seul et unique message: «Système dégage.». C'est le même message et avec la même ampleur que d'autres rassemblements sont aussi prévus pour aujourd'hui. Néanmoins, c'est le mardi qui s'annonce des plus chauds. Il y aura bien évidemment les étudiants de tout le pays qui vont organiser leurs marches hebdomadaires. Quand on a vu leur nombre durant les semaines précédentes, on vous laisse imaginer qu'-est-ce qu'il en sera demain. Surtout qu'à ces étudiants viendront se «greffer» les médecins résidents qui eux aussi vont marcher à travers le pays. Tout comme les médecins assistants et les enseignants chercheurs hospitalo-universitaires. Ils vont eux aussi se joindre, demain, à la mobilisation citoyenne. L'effet boule de neige devrait entraîner d'autres secteurs pour les rassemblements de demain qui seront un avant-goût de la marche prévue pour vendredi prochain 22 mars. Les Algériens promettent d'être encore plus nombreux pour l'acte V des marches nationales contre le système Bouteflika. Mais avant, il y aura le 19 mars et la fête de la Victoire, où des appels à la marche pour cette date historique ont déjà été lancés à travers les réseaux sociaux. Les douaniers et les pompiers ont déjà fait part de leurs intentions, en attendant d'autres secteurs... La semaine sera donc des plus rudes pour le pouvoir qui devra apporter très rapidement des réponses concrètes aux manifestants. Au risque de voir la situation devenir des plus incontrôlables... Sommes-nous proches du dénouement ou plutôt de la radicalisation? Wait and see!