L'eau est un bien qui peut être marchand mais sa vocation sociale est indiscutable, dira Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, lors d'une conférence animée, hier, au profit des étudiants de l'Institut national du commerce (INC). C'est en ces termes qu'il a exclu une révision à la hausse du prix de l'eau. La loi sur l'eau consacrera pour lui tous les efforts pour garantir un meilleur management et une gestion rationnelle des ressources en eau. Il est impossible de demander aux Algériens de payer l'eau plus cher que les prix actuellement pratiqués, a-t-il assuré, s'appuyant sur le fait que cette tendance joue un rôle d'équilibrage des couches sociales. Le prix de l'eau ne sera pas donc révisé à la hausse en dépit de son coût réel qui pèse lourdement sur les dépenses de l'Etat algérien qui, développe le ministre, continuera sans cesse à soutenir le prix véritable de l'eau qui dépasse celui proposé aux citoyens. L'eau normale proposée aux consommateurs coûte 28 DA le mètre cube alors que le citoyen la paie entre 16 à 19 DA, dira Abdelmalek Sellal. Quant à l'eau dessalée, une alternative inévitable selon le ministre, elle revient à 48 et 58 DA le mètre cube. L'Etat, à travers Sonatrach, poursuit l'orateur, s'est engagé à acheter cette eau auprès des producteurs et à la subventionner pour garantir un prix abordable pour les consommateurs. Le grand enjeu de l'Algérie et le cheval de bataille de son département consiste en la garantie d'une gestion rationnelle des ressources hydriques, réclame le ministre. Chose qui, d'après lui, a constitué une faillite inacceptable. Pour étayer ses dires, il dira qu'au niveau d'Alger seulement, l'Etat perd environ 40%, soit un million de m3/jour, du fait de la vétusté du réseau AEP et la mauvaise gestion. Sur le plan commercial, la perte est évaluée à 17%. Globalement, le premier responsable du département des ressources hydriques avance un chiffre effrayant concernant les mauvais payeurs. Sellal laissera entendre que 60% des Algériens ne paient pas l'eau, soit environ 840 communes, sachant que 80% des populations sont connectées aux réseaux AEP. L'équation difficile et une meilleure gestion est l'unique solution aux yeux de Abdelmalek Sellal. A en croire l'orateur, son département est appelé à investir davantage dans le domaine de la gestion.