Les marcheurs se sont mis en branle à partir de la place d'Armes traversant les rues Emir Abdelkader, Larbi-Ben M'hidi et la place colonel Lotfi. Ils sont, pour la 5e semaine de mobilisation, inébranlables dans leurs positions pour lesquelles ils croient dur comme fer et sans pouvoir être détrompés que le jour de gloire est arrivé et que le changement du système est lancé. Les Oranais ne renoncent pas en renouant, de plus belle, avec la rue et en continuant à marcher. Hier encore, ils sont, malgré la journée morose de ce vendredi et le climat maussade l'ayant marqué, sortis dans la rue manifestant, sans la cacher, leur exacerbation tout en appelant les tenants de l'actuel pouvoir à céder place aux jeunes sans violer le texte fondamental régissant l'exercice politique de la nation, la Constitution. Hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, étudiants, des professeurs de tous les paliers, journaliers, employés, chômeurs, syndicalistes, avocats, journalistes etc. affluaient en nombre dès que le milieu de la journée a sonné, occupant, en grands carrés, la somptueuse place du 1er Novembre, ex-Place d'Armes. Ils ont été rejoints par plusieurs autres dizaines de personnes ayant jugé inutile de suivre le mouvement les bras ballants. La marche d'Oran est à la fois revendicative et festive et loin d'être vindicative. Elle a été pleine de fresques et de représentations chatoyantes symbolisant l'Algérie en marche dans toutes ses composantes marquées par la domination des couleurs nationales bercées, avec joie et coeur, par des hommes et femmes souriant tout le long de leur marche qu'ils ont entamée à partir de la place d'Armes jusqu'à la bâtisse abritant le siège de la wilaya d'Oran en traversant les très symboliques rue Emir Abdelkader, la rue Larbi-Ben M'hidi et la place colonel Lotfi. «Silmia silma (pacifique-pacifique), «Djazayer houra démcoratia», «partez tous». Tels ont été les slogans principaux qui ont été scandés, encore une fois, par les manifestant en battant le pavé sous les regards décontractés des éléments des forces de l'ordre. Plus d'un marcheur trouve que la manifestation pacifique est «le seul moyen pour faire aboutir les revendications populaires se résumant en le départ du système». «Le pacifisme est une arme redoutable», dira un jeune étudiant exhibant un grand drapeau national en le tenant lui et sa copine, toute souriante elle aussi. «Notre mouvement est populaire. Il n'inscrit pas dans son mot d'ordre un quelconque signe de violence ni de désir quant à le radicaliser», dira un autre jeune ajoutant que «nous marcherons chaque jour dans une communion totale nous réunissant, nous les protestataires et enfants du peuple pour réaffirmer notre maintien dans nos positions, le changement total du système de gouvernance en commençant d'abord par le départ des tenants du pouvoir actuel ayant, pour plus d'un marcheur, «usé et abusé en bafouant toutes les lois». Il est temps qu'ils «nous écoutent et qu'ils entendent l'ultime cri de détresse de ce peuple aspirant à une IIe République dont les signes et les contours commencent à se dessiner».