La SG du PT «Des personnes issues du FLN et RND, sélectionnées pour les envoyer à cette rencontre.» La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a mis en garde à l'ouverture de la réunion de la commission des étudiants du parti sur «l'insistance de la tenue de la conférence nationale, préparée par les walis». Pour Mme Hanoune «la conférence nationale est un putsch contre la souveraineté populaire car ce sont les walis qui sont en train de sélectionner des personnes, souvent des militants du FLN et du RND, auxquels il est demandé de cacher leur appartenance partisane, pour les envoyer à la conférence nationale sans aucun mandat populaire». «Ces partisans du maintien du système pourri et décomposé, notamment les walis bougent et intensifient leurs actions»,a-t-elle prévenu. Elle a déploré que «dans la lettre attribuée au président de la République à l'occasion du 19 mars, il y a une fin de non-recevoir opposée aux revendications profondes et majoritaires pour le départ du système, du gouvernement et la dissolution des deux chambres du Parlement exprimées dans les manifestations et il y a l'insistance sur la tenue de la conférence nationale et qu'une présidentielle sera organisée pour que le président Bouteflika transmette le pouvoir à son successeur». Elle a qualifié les rassemblements et marches sectorielles, tout comme les processus et prises de position à l'intérieur de l'Ugta, FCE, du FLN, RND et autres organisations rattachées au système de «facteur de décantation et de renforcement du processus révolutionnaire vers la dislocation du système». Pour Hanoune, les slogans ou «les mots d'ordre étaient de plus en plus précis, donnant le contenu politique, économique et social aux aspirations profondes de l'écrasante majorité du peuple, au départ du système du parti unique et du régime pour que le peuple puisse exercer sa souveraineté pleine et entière». Le rejet de toutes les ingérences étrangères, qu'elles soient arabes ou occidentales, était «franc», «ce qui confirme l'attachement de l'écrasante majorité à la souveraineté». Les portraits de Ben M'hidi, Ben Boulaïd, Messali El-Hadj et autres dirigeants du Mouvement national confirment, d'après Hanoune qu' «il n' y a pas de rupture entre la révolution algérienne pour l'indépendance et cette révolution du 22 février».Les étudiants sont à l'avant-garde du processus révolutionnaire et non du «Hirak» car cela dénature les objectifs de ce soulèvement populaire. C'est un processus révolutionnaire car, soutient-elle, «dès le 22 février la question du pouvoir, qui gouverne et sous quelle forme a été posée à travers le rejet du cinquième mandat et de la prolongation du quatrième mandat et l'exigence centrale du départ du système». Les étudiants et des militants de l'Organisation générale des étudiants révolutionnaires (Oger), à travers leur mobilisation ininterrompue, participent à «la constitution des comités populaires d'étudiants, des jeunes au niveau des facultés et en dehors des universités». Pourquoi les comités populaire sont nécessaires? Selon la pasionaria du PT: «D'abord il s'agit de l'auto-organisation de l'écrasante majorité qui aspire au départ du système. Il est un gage d'alimentation politique pour faire avancer le processus révolutionnaire et un moyen de préserver le caractère pacifique de ce sursaut révolutionnaire. Et il est un moyen de contrer toutes les tentatives visant à sauver le régime. Les comités populaires sont également un rempart contre la contre-révolution qui existe déjà.» Quant à la centralisation des comités au niveau communal d'abord, puis au niveau wilayal et enfin au niveau national, elle constitue, dira-t-elle «la forme la plus élevée de la démocratie...». Quant à ceux qui s'impatientent, croyant qu'un mois de mobilisation c'est beaucoup, en réalité «ils veulent se contenter d'un replâtrage du système car aucune révolution ne peut réaliser tous ses objectifs politiques, économiques et socioculturels en un mois ou deux mois», indique-t-elle. «Chaque révolution a ses propres rythme et délai et personne ne peut les déterminer à l'avance», a-t-elle noté. «Les comités populaires(...)doivent être généralisés aux travailleurs et fonctionnaires, les retraités, les chômeurs, les handicapés...», a-t-elle conclu.