La rue n'a rien perdu de son ton. Hier, les étudiants ont de nouveau marché dans les rues de Béjaïa, sans pour autant mobiliser comme les précédentes marches à leur actif. La mobilisation n'a pas été au rendez-vous en raison des vacances scolaires, mais aussi du différend qui mine la masse estudiantine, depuis le passage de Karim Tabou. C'est du moins la raison avancée, hier, par les observateurs pour expliquer ce faible engouement. Le nombre de marcheurs a été beaucoup moins important, et ce, malgré la disponibilité des moyens de transport. La manifestation, qui a regroupé, hier, quelques centaines d'étudiants, s'est déroulée dans le calme et une ambiance bon enfant, sur un parcours en boucle assez long, marqué par un arrêt devant la wilaya, en croisant d'autres marches des autres corporations. «Pour une université de qualité, non au prolongement de mandat» et d'autres slogans ont été brandis et scandés hier, par les manifestants «On veut un changement, pas un prolongement» écrit-on sur une pancarte. «Les étudiants exigent le départ de tout le système», lit-on sur une autre banderole. Le report de l'élection n'a pas aussi rendu caducs les slogans avec lesquels est né le mouvement de rue à l'échelle du pays, dont celui rappelant toujours que l'Algérie est une «République et non une monarchie». Moins mobilisés, certes, en raison de la période de vacances, les étudiants de Béjaïa ont tout de même marqué le rendez-vous hebdomadaire. Ils étaient là avec d'autres corporations, qui ont marché, hier. S'agit-il d'une démobilisation? ou d'un autre fait lié à des incompréhensions au sein des étudiants ou encore des vacances scolaires comme le supposaient différents observateurs de la scène locale. Il est encore trop tôt pour répondre à cette interrogation, mais toujours est-il l'ambiance protestataire était au rendez-vous. Le point a été marqué, ose-t-on dire.