Jerome Champagne s'inquiète des retombées du décret sur les fédérations sportives. «Nous respectons la législation et la souveraineté de l'Algérie qui est un pays qui a beaucoup apporté au football, mais le CIO et la FIFA sont des clubs et comme tous les clubs, ils ont des principes. Ceux qui veulent en faire partie doivent accepter ces principes». Ce sont là certains propos tenus, hier matin, par Jérôme Champagne, le secrétaire général adjoint de la Fédération internationale de football, lors de l'émission Football magazine de la Chaîne III de la Radio nationale. Joint par téléphone, le responsable de l'instance du football international intervenait pour expliquer la position de la FIFA sur le problème algérien depuis qu'un nouveau décret exécutif sur les fédérations sportives a été promulgué en Algérie. Jerôme Champagne a indiqué que les textes qui régissent l'instance du football international «étaient établis en fonction de la Charte olympique qui préconise l'indépendance du mouvement associatif sportif vis-à-vis des pouvoirs publics». On a supposé que des gens «s'amusaient» à balancer des informations à la FIFA en lui envoyant des coupures de presse. C'est oublier que nous sommes à l'ère de l'internet et de l'accès facile à l'Information. Le décret est accessible sur le site du secrétariat général du gouvernement et les services de la FIFA sont particulièrement perspicaces pour le consulter. Ceci sans oublier les sites de la presse algérienne qui a reproduit en long et en large la teneur de ce décret, d'ailleurs expliqué en grande partie par le ministre de la Jeunesse et des Sports en personne, M.Yahia Guidoum, dans le courant du mois de Ramadan, lors de son intervention au forum du quotidien El Youm. Le secrétaire général-adjoint de la FIFA a été clair sur ce sujet, indiquant que l'instance de Zurich a une commission des associations qui se réunit une fois par mois et qui étudie la situation qui prévaut dans toutes les fédérations de par le monde. Jérôme Champagne a, également, fait référence à la lettre adressée par le président du COA, M.Mustapha Berraf, au ministre de la Jeunesse et des Sports, lettre dans laquelle il lui faisait part de ses inquiétudes sur deux dispositions du décret en question. La lettre, qui mettait en valeur le respect de la Charte olympique, a, elle aussi, été publiée par les journaux algériens et pouvait être consultée via Internet. Interrogé sur une certaine sélection qui s'effectuait au niveau de la FIFA dans le traitement des affaires, Jérôme Champagne a répondu que les fédérations étaient placées sur un pied d'égalité. «Nous venons juste de lever la suspension qui frappait la fédération yéménite où le ministre de la Jeunesse et des Sports se comportait comme un véritable ministre du football après acceptation des autorités de ce pays de revoir leur stratégie en la matière. La fédération grecque et celle du Portugal ont reçu un ultimatum pour éviter tout désagrément pour leur football». Questionné sur le fait que des pays du Golfe notamment, faisaient de l'ingérence dans leur fédération de football une question de principe, le secrétaire général adjoint de la FIFA a tenu à réfuter cela. «Ce sont des pays qui respectent les règles de la FIFA», a-t-il indiqué. Il a pris pour exemple l'Arabie Saoudite où, là, il y aurait un système de désignation pour certains postes. Selon Jérôme Champagne, ce pays serait une exception «car le gouvernement de ce pays a fait énormément pour le football en 35 ans». En cela il se trompe sur l'Algérie dont le gouvernement a lui aussi beaucoup fait et pas seulement pour le football mais pour tout le sport algérien avec des dizaines d'infrastructures sportives construites aux quatre coins, même les plus reculés, du pays, en un peu plus de 40 ans d'indépendance. Cela dit, le secrétaire général-adjoint de la FIFA espère que l'on n'ira pas à suspendre le football algérien de toutes les compétitions internationales. «La FIFA ne pourrait accepter l'affiliation d'une fédération dont les statuts ne sont pas conformes à sa législation et à l'esprit de la Charte olympique. Si les prochaines élections de la FAF se déroulaient avec de nouveaux statuts faits sur la base du décret en question, la FIFA serait obligée de ne pas reconnaître ces élections». Auquel cas le football algérien restera en rade du circuit international et ce pour ses équipes nationales, ses clubs et ses arbitres.