Que dira la rue? Alors que les appels à manifester vendredi prochain se multiplient sur les réseaux sociaux, le rassemblement hebdomadaire des étudiants risque d'être suivi par d'autres corps de métiers. Ça sera la première réponse de la rue aux dernières décisions prises par les autorités... Première délibération aujourd'hui! Le peuple rendra son premier verdict par rapport aux dernières décisions prises par les autorités, notamment la nomination d'un nouveau gouvernement. Ainsi, les étudiants qui nous ont habitués aux démonstrations de force chaque mardi, depuis le 22 février, vont récidiver ce matin. Des appels à une nouvelle marche pour aujourd'hui circulent dans le milieu étudiant depuis quelques jours déjà et ils ont redoublé d'intensité depuis dimanche soir avec l'annonce du nouvel Exécutif. Les étudiants qui ont jusque-là maintenu la pression en étant des milliers chaque semaine devraient être rejoints par d'autres corps de métiers. Les architectes, les pompiers, les avocats... parlent aussi de marcher aujourd'hui. Des milliers de «Like» et de partages ont été enregistrés sur les réseaux sociaux. Cela reste néanmoins dans le virtuel, mais si l'on se réfère à ces dernières semaines: il n'y a plus de frontières avec le réel. Mieux, la mobilisation de rue a souvent dépassé celle de Facebook and Co. Surtout que l'enjeu sera de taille. Il donnera une première, et pas des moindres, indication sur l'appréciation de la rue par rapport à ce gouvernement, que l'on dit devant prendre en main la transition. La mobilisation, mais surtout les slogans seront des indicateurs de taille pour les hautes autorités du pays. Si la mobilisation faiblit, cela pourrait être interprété comme une acceptation de cette solution politique. Ce sera également le cas si les slogans et autres affiches ne sont pas en défaveur du nouveau gouvernement «Bedoui 1 et demi». Tous les faits et gestes de la foule vont être scrutés pour avoir un début de réponse de la rue. La suite du plan de sortie de crise que veulent proposer les dirigeants dépendra certainement de la réaction d'aujourd'hui. Il est peu probable que cela soit positif puisque sur les réseaux sociaux, terrain du hirak, les Algériens se déchaînent contre Bedoui et ses soldats. Les internautes voient ce gouvernement comme une provocation. Certains de ses membres ont déjà été décriés. Pis encore, les appels à manifester vendredi prochain se multiplient. On promet d'être encore plus nombreux que les six premiers actes. Chose qui peut paraître difficile, mais au vu de ce qu'on a vu ces dernières semaines rien n'est impossible. Ce mardi s'annonce donc des plus «chauds»! Cela même si les informations faisant état de l'ouverture d'enquêtes sur les affaires de corruption ainsi que l'interdiction de sortie du territoire et l'arrestation d'«oligarques» ont calmé les ardeurs. Mais cela sera-t-il suffisant? Début de réponse aujourd'hui en attendant... vendredi!