Dès les premières heures de la journée d'hier, plusieurs centaines d'étudiants ont marché à travers tout le territoire national, pour rejeter les décisions prises par le chef de l'état, notamment la nomination du nouveau gouvernement. Au lendemain de l'annonce du président de la République de démissionner avant le 28 avril, un flot d'étudiants est sorti dans les rues pour déclamer le changement du système politique. Dès les premières heures de la journée d'hier, plusieurs centaines d'étudiants ont marché à travers tout le territoire national, pour rejeter les décisions prises par le chef de l'état, notamment la nomination du nouveau gouvernement. Pour ces jeunes, le changement doit se faire sans attendre. «Tout le clan des corrompus doit lâcher les rênes du pays !». Cela, sans parler de la revendication principale du peuple algérien. La pression populaire continue et les appels au départ du système se multiplient. Les étudiants qui, depuis le début du Hirak tiennent un rôle très important, sont décidés à tenir tête au pouvoir corrompu jusqu'à la concrétisation de leurs revendications. En effet, la présence des étudiants a été fortement remarquée depuis le 22 février dernier. La mobilisation des étudiants ne faiblit pas. Chaque mardi, ils occupent les grandes artères d'Alger pour transmettre leur avis et ce, en étant même en vacance. Les étudiants ont décidé de ne pas tourner le dos au mouvement populaire pendant leurs vacances de printemps. Ces jeunes étudiants sont sortis par centaines, scander des slogans hostiles contre le système. Dans les rues principales de la capitale, la voix de ces jeunes résonnait, pour un seul mot d'ordre : «système dégage !». Très disciplinés, les étudiants dénonçaient à tue-tête le régime et ses opportunistes, qui veulent «enfoncer davantage le pays dans la corruption». «C'est notre pays à nous, dégagez !», «Le peuple est le seul décideur !», «tous les mangeures de Kachir doivent partir !», ont-ils scandé à gorge déployée. De Didouche Mourad à la Grande Poste, en passant par la place Maurice Audin, ces jeunes ont affirmé qu'entre le pouvoir et le peuple, il n'existe aucune confiance. «Ni Gaïd Ni Saïd, c'est le peuple qui décide !», «Gaïd Salah dégage !», disaient-t-ils à gorge déployée, en réponse à la proposition du chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, concernant l'application des articles 07, 08 et 102. La proposition du chef d'état-major, qui a été fortement saluée par les personnalités les plus connues du pays, ne semble pas faire l'unanimité chez les algériens. La nomination du nouveau gouvernement a aussi provoqué la colère des étudiants, qui appelaient au départ de Bedoui ainsi qu'à son nouveau gouvernement. Pour eux, le nouveau Gouvernement doit être composé par des personnes technocrates du peuple, et non par des corrompues. «L'étudiant n'est pas heureux !», «L'Algérie n'est pas une monarchie !», ont scandé en masse les jeunes universitaires, sous les regards des policiers dispatchés sur les points stratégiques de la capitale. En outre, un important dispositif des forces anti-émeutes a été déployé au niveau de la Place Audin et le Boulevard Mohamed V pour contenir la foule furieuse. Par ailleurs, d'autres manifestants, notamment les huissiers de justice et les notaires, se sont rassemblés au niveau de la Grande Poste pour exiger le départ du système.