Le mouvement populaire engage son acteVI Cet imbroglio fait retarder l'issue et aggrave la situation politique au risque d'aller vers le pourrissement et le blocage des institutions tous azimuts. La situation se corse, le blocage institutionnel se profile sans qu'une mesure concrète soit exprimée pour aller de l'avant vers une période de transition à la hauteur du mouvement historique du 22 février qui exige le changement du régime et la mise en place d'un nouveau système en rupture avec les anciennes pratiques politiques, c'est-à-dire oeuvrer pour l'avènement d'une nouvelle République démocratique et sociale où la séparation des pouvoirs devient le mâitre-mot de la dynamique du changement en cours. Le mouvement populaire engage son acteVI, un message saillant d'une mobilisation qui ne lâche pas prise et qui ne décolère pas. La dynamique des marches populaires et leur influence sur le cours politique du pays n'a pas été suivie par les représentants du système en place à travers des mesures qui puissent répondre à la demande des millions d'Algériens quant à une solution consistant à faire descendre et déloger le système une fois pour toutes. Le virage politique réside à ce niveau de démarcation, surtout après avoir fait recours à une disposition qui existe dans la Constitution en vigueur, à savoir l'article 102 et ce qu'il comporte comme finalité et enjeux au vu de l'évolution de la crise et ses rebondissements sur la rue qui exige le départ sans attendre du système. Le système via le vice-ministre de la Défense nationale et chef d'état-major de l'armée, Gaïd Salah veut que l'article 102 soit mis en branle par le Conseil constitutionnel, mais depuis sa dernière déclaration à ce propos il y a de cela quatre jours, l'idée de mettre en oeuvre cet article par le Conseil constitutionnel n'arrive pas à s'esquisser ni à germer en tant que démarche pratique et faisable. La proposition de l'armée à travers son chef d'état-major semble rencontrer des rejets de la part du peuple à travers son mouvement populaire, mais aussi de l'opposition et ses positions mitigées entre un soutien timoré et conditionné et une autre quasiment contre cette «trouvaille» qui est venue tardivement, voire dépassée par l'évolution de la situation politique. Il y a aussi une espèce de résistance de la part du clan présidentiel qui est représenté au sein du Conseil constitutionnel par le fidèle des fidèles au président sortant et son entourage au sein de la Présidence. Cet imbroglio fait retarder l'issue et aggrave la situation politique au risque d'aller vers le pourrissement et le blocage des institutions tous azimuts. Le peuple à travers le mouvement populaire soutient via des slogans l'Armée nationale populaire en sa qualité d'institution issue du peuple, mais exige aussi le départ du chef d'état-major Gaïd Salah, une manière de lui signifier que l'article 102 est devenu obsolète et désuet. Le bras de fer semble prendre une tournure très délicate, la Présidence ne veut pas entendre d'une oreille de sage les appels du peuple, les dispositions constitutionnelles ne semblent pas arranger leurs affaires, ils préfèrent selon toute vraisemblance jouer sur le facteur temps et l'usure pour dégoupiller la situation et trouver la brèche idoine pour se redéployer. Une scène de crise institutionnelle qui se dessine à cours terme, sans que les solutions s'expriment sur la base d'une négociation qui tiendra compte des doléances de la majorité du peuple, des millions d'Algériens marchant pacifiquement pour exiger une transition en dehors du personnel politique en place. Entre les deux variantes, l'enjeu se joue au centième quant à une issue qui ne sortira pas du cadre de la légalité constitutionnelle où de la légalité populaire qui reste au demeurant la seule issue salvatrice de par ce qu'elle représente comme incarnation de la souveraineté. Entre ces deux intermèdes au rôle de charnières, il reste que le contexte politique s'exacerbe, la crise prend une ampleur grandissante. Une solution s'impose mordicus dans la mesure où toutes les propositions du système en place s'inscrivent dans une logique visant son sauvetage et son recyclage y compris le «subterfuge» de l'article 102 proposé par le numéro un de l'Armée nationale populaire. L'acte VI du mouvement populaire du 22 février pour le changement du système saura-t-il renverser la donne? Le temps nous le dira.