Entre les partis de l'Alliance, de l'opposition, et les acteurs potentiels du mouvement populaire, on peut aisément constater le malaise des uns et la délivrance des autres. Bouchachi positive Parmi les premières réactions, celle de l'avocat Mustapha Bouchcachi, qualifie l'acte de Bouteflika de «positif». C'est du moins ce qu'il a déclaré au Huffington post en début de soirée d'hier. Indiquant que «désormais tout reste à faire, car le peuple algérien demande le départ du nouveau gouvernement, qu'il considère comme illégitime». Dans ce sens, Bouchachi a estimé que «pour satisfaire les attentes du peuple, il faut aborder la transition avec un gouvernement d'union nationale. Pour ce faire, il faut passer par l'application de l'article 7».sur le même élan, le militant des droits de l'homme, a tenu à saluer la position, l'accompagnement et surtout l'appel de lundi soir de l'ANP à lapplication des articles 7, 8 et 102. Benflis félicite les Algériens et demande le départ des 3B Pour sa part, le président du parti Talaie El houriyet, Ali Benflis, a exprimé, dans une déclaration faite, ce mercredi, sa grande satisfaction suite à la démission du président Bouteflika, «félicitations au peuple algérien, pour cette victoire historique, et félicitations à l'ANP qui a accompagné et protégé le peuple algérien d'une mafia qui voulait détruire l'Etat algérien». Dans ce sens, Benflis n'a pas manqué de revenir sur le règne de Bouteflika qualifiant de «gâchis» et appelle au départ des 3B(Bensalah, Belaïz et Bedoui). Par ailleurs, le président de Talaie El Houriyet, a souligné l'importance des efforts qui restent à consentir pour rebâtir le pays sur de bonnes bases «il reste à concrétiser les autres revendications du peuple, notamment l'application des articles 7 et 8 de la Constitution. les premiers pas de la sortie de l'impasse politique, institutionnelle et constitutionnelle viennent d'être faits, mais le chemin de la refondation et de la reconstruction reste encore long», a t il précisé. Le FLN valorise la démission de Bouteflika Faisant l'éloge du parcours du président sortant, et de sa contribution à garder la stabilité en Algérie, le FLN, n'a pas tardé à valoriser la démission de Bouteflika, et à faire montre de son ralliement à la position de l'ANP et du mouvement populaire en saluant les propositions de l'application des articles 7, 8 et 102, dans un communiqué rendu public ce mercredi. Le RND: le roi est mort, vive le roi Après avoir soutenu, contre vent et marées, la candidature de Bouteflika au 5e mandat, les partis de l'Alliance présidentielle, n'ont eu aucun scrupule à retourner leurs vestes. La réaction du RND ne s'est pas fait attendre. Dans un communiqué publié hier, le parti de Ouyahia a ouvertement exprimé sa satisfaction «le RND accueille la nouvelle de la démission du président Bouteflika avec satisfaction, et salue les efforts de l'ANP qui ont abouti à une solution pacifique et constitutionnelle». Par ailleurs, le RND précise dans le même document, que «le parti demeure favorable à l'application des articles 7, 8 et 102, et ce dans le but de préserver la stabilité du pays, et répondre aux exigences du mouvement populaire». Le FFS se réjouit de la fin d'un système despote «La démission du chef de l'Etat, faisant suite à un ultimatum du chef d'état-major de l'armée, signe l'épilogue de vingt années d'un système totalitaire et mafieux» déclare le FFS ce mercredi. Le parti qui a décidé de boycotter l'élection présidentielle, soutient mordicus que «seule la formidable mobilisation pacifique des Algériennes et Algériens a pu infléchir la posture arrogante et méprisante du régime politique totalitaire et mafieux et imposer une tournure imprévue et inimaginable». Le RCD assigne la victoire au peuple Réagissant à la démission de Bouteflika, le RCD parle plutôt d'abdication, et insiste sur l'attribution de cette victoire, exclusivement au mouvement populaire. «L'abdication annoncée du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, est la première grande victoire de la mobilisation populaire. Prévenant contre toute tentation totalitaire future, elle acte que le combat pacifique et déterminé est la seule voie pour recouvrer la dignité et la souveraineté pleine et entière sur notre destin» précise le communiqué du parti. Makri met en garde En guise de réaction à la démission du président Bouteflika, le président du MSP, Abderrezak Makri, s'est essentiellement focalisé sur le danger de voir une autre bande de mafieux prendre la place de celle qui vient de tomber. Il précise dans son intervention sur les réseaux sociaux, que «si le président Bouteflika, son frère et la bande de malfaiteurs qui l'on soutenu, sont responsables de la situation chaotique du pays, il sera difficile de réparer les dégâts qui en ont découlé, car si Bouteflika et son frère sont partis, le réseau de corruption qu'ils ont laissé sera dur à éradiquer». Dans la même optique, Makri s'appuie sur les images diffusées par la télévision algérienne, montrant le président Bouteflika lire et remettre sa lettre de démission au président du Conseil constitutionnel, pour affirmer que «Bouteflika est responsable de toutes les procédures et des actes décidés durant la période qui a précédé sa démission.» Le PT met les points sur les «i» D'emblée, et sans retenue, le parti de louisa Hanoune, prévient que «si la démission du président de la République satisfait en partie les aspirations de la majorité, elle ne saurait à elle seule constituer l'issue positive conforme à la volonté de la majorité qui veut exercer sa pleine souveraineté sans tuteurs, ni représentants de fait quels que soient leurs qualités ou postes de responsabilité. Et tout responsable qui a participé activement à la répression des libertés démocratiques, doit partir. C'est la condition pour une véritable refondation politique, institutionnelle nationale consacrant la souveraineté du peuple». Fidèle à ses positions contre l'oligarchie et la corruption, le PT met en garde contre une quelconque dérive qui pourrait être à l'origine du dévoiement de l'objectif du mouvement populaire «seules des institutions crédibles et transparentes, produit de l'exercice par le peuple de sa pleine souveraineté à travers une Assemblée constituante nationale et souveraine (Acns) définissant la nature du régime à mettre en place, dans un débat national sans exclusive sont capables de se saisir d'un tel dossier, de juger tous les responsables du pillage des fonds publics».