Les quatre ateliers de la délégation des ârchs dialoguistes installés depuis le 6 décembre dernier ont achevé leurs travaux hier. Une synthèse générale a été établie. C'est aujourd'hui que la plénière autour des résolutions sera tenue en présence des représentants du gouvernement et de ceux de la présidence. Le porte-parole de la délégation des ârchs dialoguistes, M.Salim Allilouche, animera une conférence de presse pour rendre publiques les revendications des ateliers qui seront communiquées au Chef du gouvernement qui, à son tour, en rendra compte au Président de la République qui l'a chargé d'engager le dialogue. Au-delà, les quatre ateliers ont retenu huit résolutions communes adressées à M.Ali Benflis. Parmi elles l'organisation «d'un Conseil des ministres spécial sur la plate-forme d'El-Kseur et sa mise en oeuvre pour en formuler les instruments gouvernementaux». Il s'agit également de tenir «quatre Conseils de gouvernement décentralisés sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur à Tizi Ouzou, Bejaïa, Bouira et Alger». Les dialoguistes ont décidé de l'installation «d'un comité auprès du Conseil de gouvernement chargé du suivi et de la mise en application de la plate-forme...» Sur le même registre, il a été exigé du gouvernement d'accélérer les réformes de l'Etat, de l'éducation, de la justice et les réformes économiques. Par ailleurs «la surprise», qui suscitera sans nul doute le débat, est contenue dans le compte-rendu des travaux de l'atelier n° 1. En effet l'atelier «Statut de tamazight et revendications démocratiques et historiques» est arrivé au résultat suivant: «Lui (à la langue amazighe NDLR) imposer dans l'immédiat le statut de langue officielle serait la condamner à demeurer dans le ghetto kabyle avec ses imperfections et ses tares structurales». Les délégués dialoguistes exigent, en revanche, que tamazight «soit une langue nationale à part entière grâce aux mesures de promotion et de développement de l'usage de cette langue». Par rapport à cette question pas moins de 13 points pratiques ont été soumis à Ali Benflis afin de rendre opérationnelle la langue amazighe. Figurent dans ce plan d'action la création d'un ministère délégué, d'une académie, d'une chaîne de télévision, d'un réseau téléphonique, d'un institut chargé des questions amazighes... La délégation que représente M.Allilouche devient foncièrement «agressive» en abordant les poursuites pénales. Effectivement, l'atelier n° 3 affirme que «les brigades de la gendarmerie, de par leurs comportements hors la loi, sont à l'origine de tous les fléaux tels que la corruption, le trafic de drogue, le racket, les intimidations et humiliations... (les gendarmes) ont fini par se rendre coupables d'assassinats délibérés de jeunes innocents provoquant ainsi une véritable révolte généralisée et légitime des populations». Conclusion: «La présence de ce corps est devenue insupportable, au point d'être perçue et ressentie comme une agression intolérable aux yeux des citoyens». En plus clair, les dialoguistes exigent, ni plus ni moins, «le départ de la gendarmerie et des URS comme un impératif incontournable» et, par voie de conséquence, les dialoguistes veulent que des sanctions, sous plusieurs formes, soient infligées contre ceux qui se sont rendus coupables d'exactions. Enfin, selon le porte-parole des ârchs dialoguistes, le Président de la République recevra, très prochainement, la délégation qui lui rendra compte des travaux et lui demandera d'intervenir pour la mise en application des revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur explicitée.