Le Chef du gouvernement réceptionnera mardi les conclusions des travaux des quatre ateliers des ârchs dialoguistes. La remise de ce document sera précédée d'une plénière organisée justement pour débattre des dernières retouches à apporter «aux propositions de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur». Durant la conférence de presse qu'il a organisée jeudi dernier à la salle Ibn Khaldoun, le porte-parole des délégués des ârchs dialoguistes, M.Salim Allilouche a déclaré que M.Benflis aura entre les mains deux documents qui sont le fruit de plus de trois semaines de travail. D'abord, le projet de «résolutions communes», ensuite une synthèse générale des travaux intra-ateliers. Le premier contient huit exigences. Elles plaident, dans leur globalité, la convocation des réunions officielles avec le gouvernement pour discuter les conclusions des travaux des atelie. Quant au second document qui compte une vingtaine de pages, il expose les instruments pratiques à même de rendre concrets les 15 points contenus dans la plate-forme. Sur un autre registre, le porte-parole a indiqué que les participants aux travaux des ateliers auront une autre tâche à accomplir après la rencontre qu'ils auront avec le Chef du gouvernement. Ils sillonneront leurs wilayas pour entamer un travail de sensibilisation. Les délégués, explique M.Allilouche, organiseront des rencontres locales avec les populations à Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès et Alger afin d'expliquer les décisions prises concernant la mise en oeuvre de la plate-forme. A ce propos, les résultats de l'atelier n° 2 constitueront, sans nul doute, l'essentiel des plaidoiries qu'animeront les dialoguistes à partir de la semaine prochaine. L'atelier en question s'est occupé fondamentalement des indemnités des victimes. On sait, grâce aux investigations de la commission de M.Mohand Issad, que pas moins de 82 personnes ont trouvé la mort durant le printemps noir et que plus de 2.700 ont été blessées. Pour réparer moralement et matériellement ces «dégâts», 26 résolutions ont été adressées aux autorités. D'emblée «il est exigé de l'Etat la reconnaissance officielle et publique concernant sa responsabilité pleine et entière en condamnant publiquement les coupables d'assassinats ou de tout autre dépassement avéré ainsi que leurs commanditaires à tous les niveaux». S'ensuit une longue série de mesures dont l'annulation des poursuites à l'encontre des manifestants, la cessation en urgence de l'assignation à résidence surveillée des émeutiers, la libération de détenus, la protection des témoins du drame et la prise en charge psychologique des familles touchées durant les événements. Dans le volet consacré aux réparations matérielles, les dialoguistes exigent de l'Etat une «indemnisation préliminaire» et une «prise en charge médicale ( en Algérie et à l'étranger) des victimes» et le remboursement des frais engagés au profit des familles.