Les collègues de M.Allilouche ont affirmé, hier, que ce sont eux qui «ont sollicité de nouveaux délais pour la remise de leur synthèse de mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur» aux services du cabinet du Chef du gouvernement.oe Dans une déclaration signée par le porte-parole de la délégation, et rendue publique hier, une seule explication a été donnée à ce report inattendu. C'est le facteur temps. Selon cette source, c'est «l'ampleur des points inscrits à l'ordre du jour des conclusions des travaux des ateliers mixtes n°2 et n°3», à savoir, relatifs aux poursuites judiciaires et aux réparations dues aux victimes, qui ont remis en question les délais arrêtés avec les services du gouvernement. Les délégués appartenant aux deux ateliers n'ont pas encore terminé et proposent un délai de sept jours «pour finaliser leur synthèse», écrit-on dans le document. Par conséquent, un autre échéancier a été demandé par le biais d'une requête déposée, hier, sur le bureau du chef de cabinet de M.Ali Benflis, affirment les délégués. Pour les mêmes raisons, indiquent-ils, la cérémonie de clôture programmée pour cet après-midi s'est vu aussi reculer. Pourtant, les mêmes membres ont affirmé, deux fois de suite, lors des rencontres publiques, que tout est fin prêt. Dans la conférence de presse animée par le porte-parole et les présidents des ateliers samedi dernier, il a même été indiqué que deux documents ont été finalisés et signés par la délégation. Des exemplaires des «comptes rendus des ateliers» et «des résolutions communes» ont été rendus publics. La date de la rencontre avec le Chef du gouvernement a été annoncée avec certitude. L'annonce a été suivie d'une déclaration qui sonnait comme une menace. En effet, M.Hamitouche Rabah a clamé, en faisant allusion à l'acte déclaratif que devait faire M Benflis : «On veut des décisions ici et maintenant.» Il est vrai aussi que le même délégué n'a pas mâché ses mots en avouant que «le pouvoir n'est pas le père Noël... il ne donne pas de cadeaux». Que s'est-il passé donc pour que le rendez-vous pris avec Ali Benflis soit renvoyé la veille de sa tenue? Les délégués des ârchs donnent trois réponses contradictoires. Selon un membre d'un atelier qui a requis l'anonymat, ce ne sont pas les dialoguistes qui ont voulu le report, mais ce sont les services du gouvernement qui ont décidé d'offrir un laps de temps aux ateliers afin de porter des rectificatifs au document initial. Le gouvernement, qui n'a pas encore signé les conclusions des travaux des quatre ateliers, aurait, selon la même source, émis des réserves par rapport à la première mouture du texte. Une semaine serait ainsi suffisante pour revoir «les exigences contenues dans les deux documents». A ce propos, la date du 12 janvier a été proposée et acceptée par la délégation, dira notre interlocuteur. A l'opposé, MM.Allilouche et Hamitouche livrent une autre interprétation. D'après ces derniers, des additifs seront apportés aux conclusions des deux ateliers ( 2 et 3) notamment concernant le statut de martyr, les indemnisations pour les victimes, les poursuites judiciaires... Il est hors de question, d'après les deux hommes, de céder sur aucun des 15 points que contient la plate-forme d'El-Kseur. Le report nous donnera l'occasion de rattraper ce que les ateliers ont omis. D'autres sources affirment cependant que «du nouveau a surgi à la dernière minute dans le bras de fer qui oppose depuis plus de huit mois le mouvement citoyen au pouvoir». Les tractations que mène le gouvernement avec les radicaux en secret seraient sur le point d'aboutir. Il serait donc, à en croire ces sources, plus utile de résoudre définitivement la crise de Kabylie en associant tout le monde au dialogue sous une forme ou une autre.