Comment mettre l'administration publique au service du citoyen? Quels sont les instruments de travail qu'il faut adopter pour assurer une gestion efficace? le cadre législatif est-il en mesure de garantir une bonne gouvernance des entreprises? Pourquoi les politiques d'assainissement de l'appareil économique n'ont pas abouti aux résultats escomptés? Telles sont les différentes questions débattues par des experts et des consultants lors du colloque qui s'est déroulé le 12 et 13 du mois en cours à l'hôtel Aurassi d'Alger tenu sur le thème «Gouvernance et performance du service public». Organisé par le forum algérien pour la citoyenneté et la modernité, ce colloque a enregistré la participation des représentants du Cnes, des douanes, de la commission européenne ainsi que des experts économiques. Ces derniers ont axé leurs interventions sur le système administratif, caractérisé par la bureaucratie. Or, la bonne gouvernance, soulignent- ils, est étroitement liée à la démocratie. «Tant qu'il n'y a pas de représentation effective des citoyens, le système administratif ne pourra jamais être performant», a déclaré le président du forum, M.Nourdine Sbia. Pour lui, l'absence de communication et de concertation entre l'administration et les citoyens est à l'origine de la défaillance du service public. Il ne suffit pas de promulguer des lois, et d'élaborer des projets, mais il faut impliquer également le citoyen dans la réalisation du processus. «Comment voulez- vous qu'un ministre qui ne maîtrise pas son secteur puisse le rendre performant?» s'est- il interrogé en affirmant que le choix des personnes doit être basé sur des performances et des critères précis. S'expliquant toujours sur la rigidité des politiques administratives, il relèvera dans ce passage l'absence d'une vision stratégique globale plus solide qui défend les intérêts publics. «Il n'y a pas de passation dans les stratégies politiques, c'est des ruptures totales», précise-t-il pour dire que les stratégies changent à chaque remaniement ministériel ou changement politique. Or, suggère-t-il, l'administration doit rester neutre comme le cas dans les pays développés, où il y a une alternance au pouvoir. L'ambassadeur délégué de la commission européenne, M.Lucio Guerrato, a également souligné, lors de son intervention, la nécessité d'impliquer le citoyen dans la gestion des affaires publiques. «Il faut que le pays évolue à travers la démocratie participative», a t- il dit. Et d'ajouter: «La réforme de l'administration n'est pas une affaire de savoir ou d'organisation, mais plutôt une affaire de pouvoir». De son côté, le DG de la douane, M.Sid Ali Lebib, a mis l'accent sur le rôle de la concertation dans la prise de décision. La concertation, souligne-t-il, est le meilleur moyen pour parvenir à une bonne gouvernance. Afin de sensibiliser l'administration publique et l'aider à être plus performante, le forum a dégagé une série de recommandations. Elles portent entre autres sur l'encouragement de la participation du citoyen dans la gestion des affaires administratives, l'utilisation des moyens de communication pour se rapprocher du citoyen et l'institution de la concertation.