Le FLN a élaboré des alliances au cas par cas suivant l'intérêt du citoyen en Kabylie. La commission des systèmes constitutionnels, des lois électorales et des partis politiques du Front de libération nationale (FLN) s'est réunie lundi pour étudier «les dossiers que lui a confiés la direction du parti», indique un communiqué rendu public hier. Le dossier «des systèmes constitutionnels» figure en tête de ces dossiers, souligne le texte, et «auquel le FLN attache beaucoup d'importance». Le président de la commission, le sénateur Bouzid Lazhari, a indiqué que l'étude des propositions relatives à la révision de la Constitution se poursuit et que d'autres rencontres périodiques sont programmées. Le souci du FLN n'est un secret pour personne puisque l'annonce solennelle a été faite par Belkhadem lors du dernier congrès du parti. Ce souci s'explique par l'ambivalence entre deux systèmes constitutionnels contradictoires. L'Algérie s'est retrouvée, depuis l'avènement du multipartisme en 1989, dans un système ni présidentiel ni parlementaire où les partis de la majorité ne disposent pas de leur pouvoir de représentativité populaire et ne peuvent, par délégation, exercer aucun contrôle sur le programme du gouvernement. Le FLN veut en finir avec cette situation ubuesque en prônant un choix catégorique pour un régime ou pour un autre. Mais cette orientation n'est pas partagée avec les autres partis de «l'Alliance présidentielle». Le RND, lui, est franchement hostile pendant que le MSP ne se prononce pas. Le FFS, par contre, campe sur ses positions initiales et revendique le retour à une Assemblée constituante élue au suffrage universel qui sera ensuite chargée de rédiger le texte de la Constitution. Par ailleurs, le secrétariat de l'instance exécutive du FLN a rendu public un communiqué où il fait état d'étude des alliances des partielles et du renouvellement des structures du parti. Sur le premier aspect, le FLN privilégie les alliances suivant l'intérêt du citoyen parce qu'il sait que des élections nationales auront lieu dans moins de 18 mois. Alors il ne servirait à rien de perdre des voix dans une gestion incertaine limitée dans le temps. Fort de son expérience, le plus ancien parti veut ratisser large parce qu'il a appris que les préoccupations des citoyens de Kabylie sont semblables à celles des autres régions du pays. Les partis qui ont pignon sur rue en Kabylie ainsi que le mouvement des archs ont fatigué les citoyens par le cloisonnement alors que ces derniers aspirent à vivre dans une Algérie prospère où l'équité est souveraine pour tous. Sur l'aspect du renouvellement des structures du parti, sur la base des recommandations du congrès, le secrétariat national a fixé rendez-vous au 21 décembre pour étudier les dossiers «complets». Il recommande aux responsables locaux d'envoyer ces dossiers «complets» à la direction avant cette date butoir. L'allusion aux dossiers «complets» implique celle des dossiers incomplets qui pourraient constituer la majorité parce qu'il faut noter que la bataille rangée au niveau de la base entre les deux ailes n'est pas encore terminée. Certains militants estiment que la maladie du président de la République a attisé les tensions. C'est dire que, malgré les discours réconciliateurs de M.Belkhadem, la bataille est loin d'être terminée.