Le président du parti de Talaie El-Houriyet, Ali Benflis, a plaidé, hier, à Alger, «pour la préservation de l'Etat national et la concrétisation des revendications du Hirak populaire appelant au changement». La conciliation entre ces deux objectifs stratégiques constitue la colonne vertébrale de la démarche de Benflis, depuis l'émergence du mouvement populaire sur la scène nationale. Invité du Forum El-Hiwar, il a fortement insisté sur cette double mission que devra accomplir le personnel politique, appuyé par l'immense mobilisation du peuple algérien. Il reste, affirme-t-il, que le combat pacifique n'est pas encore arrivé à son but tant que «des forces non constitutionnelles oeuvrent à mettre en échec ses revendications». Le propos est on ne peut plus clair et Ali Benflis ne semble pas s'y tromper, notamment en soulignant que la solution constitutionnelle n'est pas forcément la meilleure voie pour une sortie de crise. «La Constitution actuelle empêche de trouver une solution rapide à la crise politique», dira-t-il, tout en estimant essentiel de «restituer le pouvoir au peuple, conformément à l'article 7 de la Loi fondamentale du pays». A une question sur sa position concernant le scrutin présidentiel, prévu le 4 juillet prochain, le président de Talaie El-Hourriyet a relevé que «rien n'a changé ni dans l'arsenal juridique ni dans le régime électoral, en plus de l'absence d'une instance indépendante pour superviser l'opération électorale». De fait, insiste-t-il, «notre position est celle du peuple algérien qui rejette cette élection».