Le projet de loi incriminant le colonialisme français proposé par les redresseurs du MRN a été déposé, hier au bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN). c'est ce qu'a rapporté, hier, un communiqué du mouvement parvenu à notre rédaction. Le projet sera ensuite soumis au gouvernement avant son examen en séance plénière à l'APN. Ce dernier qui énumère les violations des droits de l'homme est en fait une réponse à la loi du 23 février promulguée par le Parlement français et qui parle d'«aspects positifs de la présence française en Afrique du Nord». Il coïncide notamment avec le rejet par l'Assemblée nationale française de l'abrogation de l'article 4 de cette loi, qui fait l'apologie du colonialisme. L'idée de ce projet de loi a été propagée en fait au mois de juillet dernier, par les «redresseurs» d'El Islah, soutenant les quelques réactions des associations et organismes qui ont montré, au début, de l'intérêt pour le sujet et ont condamné la loi française. «Nous voulons exprimer une position qui est aussi forte qu' un texte législatif», a déclaré récemment le président du groupe parlementaire des redresseurs d'El Islah, Miloud Kadri. Pour le vice-président du groupe, Abdesselem Kessal, cette loi est «une insulte au peuple algérien et une violation des droits de l'homme». Ce dernier laissera entendre que le projet de loi a eu un écho favorable auprès des députés qui n'hésiteront probablement pas, selon lui, à l'adopter. «Parce qu'une loi ne peut pas être confrontée par une déclaration mais par une loi semblable issue de l'établissement législatif de notre pays», a-t-il soutenu. Le même orateur a expliqué que le texte inclut plusieurs articles évoquant les violations de l'occupant français depuis son entrée en Algérie en 1830 jusqu'à l'indépendance en 1962, particulièrement les assassinats des citoyens, dont les milliers de victimes fusillées pendant les manifestations du 8 mai 1945 et les expériences nucléaires dans le Sud algérien. Il inclut également les crimes de l'Organisation armée secrète (OAS), l'incendie des terres, la dépossession des fortunes, la pose des mines antipersonnel sur les frontières est et ouest. Il a ajouté que «la définition des articles condamnant le colonialisme est accompagnée de la définition du cadre du rapport avec la France en tenant compte des aspects historiques qui ne peuvent pas être outrepassés».