Le Mouvement de la réforme nationale se prépare activement pour le prochain remaniement sénatorial. Le Mouvement de la réforme nationale (MRN) fait sa rentrée politique. En ce sens, le MRN compte frapper fort et ratisser large. Une rentrée fracassante, en fait? Et le MRN y compte bien! Pour cela, la formation islamiste a choisi pour cible la loi pénalisant l'émigration illicite. Ainsi, le MRN envisage de soumettre, dans les prochains jours, un projet d'amendement dudit texte à l'Assemblée populaire nationale. Cette résolution s'inscrit dans le cadre d'un plan d'action politique varié. Lequel plan a été adopté lors de la réunion du bureau national du MRN à Alger, le 27 septembre dernier. Présidée par M.Ahmed Benabdeslam, secrétaire général du mouvement, cette réunion a porté sur des questions organiques et politiques inhérentes à a la situation de la formation politique, d'une part, et à l'actualité nationale d'autre part. Sur ce plan, le communiqué final n'a pas manqué de virulence. Dans ce document sanctionnant les travaux de la réunion, le bureau national du MRN a fustigé «les scandales financiers récurrents et le silence sur les accusations portées sur quelques ministres et responsables de l'Etat». A ce titre, le communiqué a précisé que les scandales en question ont défrayé la chronique. Pour le MRN, le silence officiel opposé au branle-bas médiatique soulevé sur ces affaires, suscite «des questionnements quant au fonctionnement des institutions de contrôle et des instances judiciaires». Traitant des dernières intempéries, les auteurs du communiqué ont passé au crible «le trafic qui a caractérisé les projets réalisés». A ce titre, les membre de la direction nationale du MRN n'ont pas manqué de pointer du doigt le gouvernement. Selon ces derniers, «la responsabilité du gouvernement est engagée par rapport à la négligence dans le contrôle» des travaux. Sur un autre plan, la formation de M.Benabdeslam a condamné «la politique française de provocation continue contre l'Algérie». Cela dit, le document ne contient, ne serait-ce qu'une appréciation, sur la loi de finances complémentaire. Simple omission ou silence tactique? En tout cas, la démarche de la direction du MRN répond à une logique toute simple: attaquer le chou et ménager la chèvre. Pour le chou, ce sont les institutions et instances qui en sont désignées, tout en surfant sur «la provocation de la France». Et pour la chèvre, c'est plutôt la LFC qui est ménagée. Aussi, le MRN a réitéré, à l'occasion, son «opposition à toute politique de normalisation avec l'entité sioniste». A ce propos, le communiqué a mis en garde «contre l'initiative du président américain Barack Obama aux pays arabes de normalisation contre l'arrêt temporaire et partiel, des opérations d'occupation» menées par l'Etat hébreu sur le territoire palestinien. Ainsi, les éléments énumérés renseignent sur la volonté du MRN de se faire une place de choix sur l'échiquier politique national. En d'autres termes, la formation islamiste se place en droite ligne du remaniement sénatorial partiel prévu à la fin de l'année en cours. Voici qui explique donc toute cette «agitation» qui, faut-il reconnaître, s'articule autour de questions qui occupent de larges couches de la société. Alors, le MRN veut-il se présenter en porte-parole de la jeunesse et du courant islamiste au Conseil de la nation? Tout porte à le croire, même si cette stratégie ne semble pas en mesure d'avoir un impact significatif sur l'issue du remaniement sénatorial. Cela dit, et si la vision du MRN allait au-delà de ce rendez-vous?