L'Armée, le bouclier du peuple Le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire a été plus franc et direct dans son discours, qu'il a prononcé, hier, depuis la 4e Région militaire à Ouargla. Le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire a été plus franc et direct dans son discours, hier, qu'il a prononcé depuis la 4e Région militaire à Ouargla. Sans détour, il accuse l'ex-chef du Renseignement et de la Sécurité de vouloir détourner l'opinion publique, en niant sa participation directe dans des réunions secrètes et appelle le peuple à être plus patient, tout en renouvelant ses engagements et son soutien à ses revendications. Il ne manquera pas de souligner que toutes les perspectives sont possibles et restent ouvertes, afin de surpasser les difficultés. Le vice-ministre de la Défense nationale entame son discours par un appel à la sagesse. «J'insiste une fois encore sur la nécessité de suivre la voie de la sagesse et de la patience, étant donné que la situation prévalant au début de cette transition est exceptionnelle et complexe, nécessitant la conjugaison des efforts de tous les patriotes dévoués en vue de sortir indemnes de cette épreuve.» Rassurant «de notre part, nous réitérons l'engagement de l'Armée nationale populaire d'accompagner les institutions de l'Etat durant cette transition». Cependant, le chef d'état-major avertit dans son discours que «toutes les perspectives possibles restent ouvertes, afin de surpasser les difficultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais», car dira-t-il «la situation ne peut perdurer davantage, vu que le temps nous est compté». Ainsi, ajoute le vice-ministre de la Défense nationale «l'Armée nationale populaire se considère toujours mobilisée aux côtés de tous les dévoués, au service de son peuple et de sa Patrie, pour honorer l'engagement qu'elle a pris afin de réaliser les revendications et les aspirations légitimes du peuple, pour construire un Etat fort, sûr et stable», un Etat, s'engage à souligner le général de corps d'armée, «où chaque citoyen trouve sa place naturelle et ses espoirs mérités». A ce propos, il a expliqué: «Comme j'ai souligné lors d'occasions précédentes la nécessité pour la justice de poursuivre les individus impliqués dans des affaires de corruption, nous attendons à ce que les instances judiciaires concernées accélèrent la cadence du traitement des différents dossiers concernant certaines personnes ayant bénéficié indûment de crédits estimés à des milliers de milliards, causant un préjudice au Trésor public et dilapidant l'argent du peuple.» Le front anticorruption En effet, qu'attend la justice? Une question que beaucoup de citoyens se posent! Notamment qu'il s'agit de personnes qui ont longtemps abusé des richesses du peuple et qui continuent d'activer contre la volonté du peuple et d'oeuvrer à attiser la situation, en approchant des parties suspectes, et certains responsables et partis politiques. A ce propos justement, le vice-ministre de la Défense national ne pouvant se taire encore sur ces abus, ajoute clairement sur un ton ferme: «J'ai déjà évoqué, lors de mon intervention du 30 mars 2019, les réunions suspectes qui se tiennent dans l'ombre pour conspirer autour des revendications du peuple et afin d'entraver les solutions de l'Armée nationale populaire et les propositions de sortie de crise.» Il accuse: «Toutefois, ces parties, à leur tête l'ex-chef du département du Renseignement et de la Sécurité, ont tenté, en vain, de nier leur présence dans ces réunions, et d'induire en erreur l'opinion publique, et ce, en dépit de l'existence de preuves irréfutables sur ces faits abjects.» Il enchaîne sans recul: «Nous avons affirmé, ce jour-là, que nous allions dévoiler la vérité, et les voici qui continuent à s'agiter contre la volonté du peuple et oeuvrent à attiser la situation, en approchant des parties suspectes, et incitent à entraver les solutions de sortie de crise.» Sans aucune réserve, le chef d'état-major lance un avertissement ardu à l'endroit même de l'ex-patron du Renseignement faisant allusion au général Toufik «je lance à cette personne un dernier avertissement, et dans le cas où elle persiste dans ses agissements, des mesures légales fermes seront prises à son encontre». L'armée protègera le peuple Poursuivant son intervention, le général de corps d'armée a souligné que la décision de l'Armée nationale populaire quant à la protection du peuple est une décision irréversible quelles que soient les circonstances, approuvant: «Nous sommes convaincus que le peuple algérien digne et civilisé est à même de relever tous les défis et surmonter toutes les crises, grâce à son génie puisé de ses valeurs et fondements historiques et sa longue expérience dans les épreuves, et nous affirmons que nous comprenons ses revendications légitimes pour lesquelles nous nous sommes engagés à oeuvrer à les concrétiser.» Néanmoins, comme il le souligne, «la réalisation de ces objectifs requiert plusieurs étapes nécessitant de la patience, de la compréhension et le rejet de toute forme de violence. Ainsi, l'étape principale étant concrétisée, elle sera, certainement, suivie par d'autres jusqu'à la réalisation de tous les objectifs escomptés, et ce, sans perturber le fonctionnement des institutions de l'Etat, qui devraient être préservées pour permettre la gestion des affaires de l'Etat et les intérêts de nos concitoyens». Pour lui, «la décision de protéger le peuple, avec ses différentes composantes, est une décision irréversible et dont nous ne dévierons point. Partant de la solidité des liens de confiance liant le peuple à son Armée, nous avons donné des instructions claires et sans équivoque pour la protection des citoyens, notamment lors des marches». Non à la répression Le général de corps d'armée condamne donc indirectement la répression enregistrée vendredi, dernier, en même temps, il appelle le peuple «éviter le recours à la violence, de préserver les biens publics et privés et d'éviter d'entraver les intérêts des citoyens. Je tiens à souligner dans ce cadre la nécessité du respect total des symboles de l'Etat, à leur tête l'emblème national, en ce qu'il représente une symbolique sacrée de l'unité de la nation et du peuple et des sacrifices des générations à travers l'Histoire. Et nous sommes fermement convaincus que notre peuple sera à la hauteur de l'image civilisée et prestigieuse que lui a réservée l'histoire et que les différents médias ont relayée à travers le monde». Tout en comptant sur le peuple il clôturera enfin son intervention en ces termes: «L'Algérie est entre des mains sûres, grâce à des hommes dévoués, prêts à défendre leur pays quel qu'en soit le prix.»