L'issue et la solution à la crise ne sont pas aussi claires au niveau des protagonistes censés favoriser plusieurs issues et alternatives de ladite sortie de crise. Demain vont se tenir les consultations politiques auxquelles a appelé le chef de l'état intérimaire, Abdelkader Bensalah, sur l'instance qui aura à préparer et organiser l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. Il faut dire que cette rencontre risque de connaître une véritable bérézina au vu du nombre de partis politiques et des personnalités nationales qui viennent d'exprimer leur rejet d'assister à ces consultations. Tout le monde y va de sa lecture et de sa conception pour suggérer une feuille de route de sortie de crise institutionnelle qui caractérise le pays à travers les institutions de l'état. L'institution militaire est face à ses responsabilités dans la mesure où c'est elle qui gère la situation politique du pays. Mais sa gestion est vue sous plusieurs angles de la part de l'opposition et les acteurs qui militent au sein du mouvement populaire et autres personnalités politiques de poids. Dans ce registre, les partis de l'opposition ne sont pas du même avis et n'ont pas la même grille de lecture vis-à-vis de l'institution militaire et le rôle qui lui sied dans ce contexte délicat et crucial. L'issue et la solution à la crise ne sont pas aussi claires au niveau des protagonistes censés favoriser plusieurs issues et alternatives de ladite sortie de crise. Les démarches sont hétéroclites et les approches sont totalement différentes. Le Parti des travailleurs (PT) développe une lecture à la crise et les solutions qu'il croit être judicieuses au pays, à travers une Assemblée constituante dont l'élection est la seule manière pour garantir une transition démocratique. Pour le PT l'armée n'a pas à se mêler dans les affaires politiques. Dans ce sens, le PT souligne que «ceux qui appellent l'armée à intervenir veulent nous entraîner dans une situation à l'égyptienne. Il incombe à l'armée de protéger notre sécurité nationale, nos frontières, mais aussi, de répondre à toute velléité d'ingérence étrangère, ça l'armée doit le dire», souligne le Parti des travailleurs. Cette démarche visant à jeter les ponts d'une étape où la constituante doit être la pierre d'achoppement à toute transition démocratique est aussi adoptée par le FFS avec une nuance par rapport au PT que cela se fera dans le cadre d'un consensus national et l'armée doit être en dehors du jeu politique «en redonnant la primauté au politique sur le militaire», une revendication vieille du temps de la première Assemblée constituante avortée par les politiques au sortir de la Guerre de Libération nationale. La conférence prévue pour demain par le chef de l'état provisoire ne va pas connaître une évolution positive, le rejet affiché par l'opposition et un nombre important de personnalités nationales quant à la participation à l'élection présidentielle prévue le 4 juillet exprimera une crise saillante par rapport au maintien de ce processus sans issue ni consensus visibles et entérinés par l'ensemble de la classe politique qui plaide pour une période de transition où le dialogue doit être consacré pour trouver les modalités de son application. De ce point de vue, Abdelaziz Rahabi a évoqué l'idée d'une solution politique qui n'obéit pas à la conception maintenue actuellement, à savoir le maintien d'un processus répondant à la norme constitutionnelle. Dans ce sens, Rahabi regrette que l'armée soit impliquée dans ce processus, en indiquant que «l'implication de l'armée est la conséquence directe de la crise. Je ne l'ai jamais souhaitée. J'aurais voulu que notre armée reste dans un rôle institutionnel, mais ceci est vague».