Par leur détermination et leur ingéniosité, ils lui permettent de rester dans la ligne directrice du 22 février, à savoir dégager tout le pouvoir d'une façon «silmiya». On est en train d'assister à une révolution sociétale qui promet de beaux jours pour la nouvelle Algérie... Des millions de personnes dans les rues de tout le pays et zéro incident! Un nouvel exploit du Hirak algérien qui entre encore plus dans l'histoire avec un pacifisme jamais vu de par le monde! Pourtant, le 13 avril dernier, les tentatives de répression policière et l' «infiltration» des casseurs ont tenté de faire dévier la révolution du Sourire de son... pacifisme! Chose que les Algériens, dans toute leur composante, ont refusée en se mobilisant sur les réseaux sociaux et dans les rues. Il y a d'abord eu le partage des vidéos et des photos des casseurs qui ont permis aux services de sécurité d'arrêter ces trouble-fêtes. Néanmoins, ces dérapages ont donné à réfléchir à l'activiste Toufik Amrane. Il a alors trouvé l'ingénieuse idée de créer des «médiateurs» entre force de l'ordre et manifestants. Le but étant d'encadrer la marche et éviter toute friction entre les unités républicaines de sécurité (URS) et les marcheurs, tout en réglant les petits problèmes et accrochages qui peuvent survenir avec le...dialogue! En une semaine, Toufik a réussi à rassembler plus de 200 bénévoles. On pouvait les reconnaître grâce à leurs gilets oranges où il était inscrit en grand «Silmiya» (pacifique), marque de fabrique du mouvement du 22 février. Jeunes, et moins jeunes, hommes et femmes de toutes tendances et catégories sociales se sont sacrifiés pour servir de bouclier humain! On les a vus à l'oeuvre dans les endroits sensibles d'Alger, où ils ont pu éviter plusieurs affrontements. À l'exemple de ces voyous qui avaient lancé un fumigène en direction des forces de l'ordre avant que les «Silmiya» ne rentrent en action. Ils ont demandé à la police de les laisser faire pour ne pas envenimer la situation. Ils ont attrapé ce jeune, lui remontant les bretelles avant qu'il s'excuse auprès des policiers et cela dans la joie et la bonne humeur. Ils ont également eu à intervenir lors de vols de portables où avec l'aide de manifestants, ils ont arrêté les voleurs qu'ils ont remis illico presto à la police. Bref, malgré les risques encourus, ces gilets oranges ont eu le courage de jouer le rôle de grand frère montrant qu'avec le dialogue on pouvait éviter le pire! Une belle leçon de vie qui s'est terminée avec de belles accolades avec les CRS sous les applaudissements de la foule et les fameux: «Khawa, khawa» (tous frères). Ces bénévoles ont poursuivi leur noble mission en aidant d'autres bénévoles à nettoyer les rues à la fin de cette nouvelle journée historique. Ces nettoyeurs sont d'ailleurs un autre bel exemple de ces Algériens qui sont en train de construire une nouvelle Algérie sur de nouvelles bases! Depuis le 22 février, dès que les millions de manifestants quittent les rues du pays, ils prennent le relais pour nettoyer leurs environnements après le...système. Le résultat est des plus étonnants, même après les quelques affrontements qu'il y a eu, les artères du pays brillent quelques heures à peine après la levée de rideau sur le «vendredire». Magnifique! Que dire alors des «street medics d'Alger». Ces volontaires qui fournissent des soins médicaux, comme les premiers secours, lors des démonstrations de force de la rue. Ils ont été bien utiles en venant en aide aux manifestants, les soignant et leur apportant réconfort. Ces jeunes qui ont le coeur aussi gros que la mobilisation citoyenne s'occupent même du nettoyage des rues après leur «service» d'aide aux marcheurs. Ces bénévoles sont en train de sauver le Hirak qui a ébahi le monde. Par leur détermination et leur ingéniosité, ils lui permettent de rester dans la ligne directrice du 22 février à savoir dégager tout le pouvoir d'une façon «Silmiya». Bravo à ces magnifiques Algériennes et Algériens. Car, au-delà de la révolution politique, on est en train d'assister à une révolution sociétale qui promet de beaux jours pour la nouvelle Algérie...