Al Nosra change de nom mais pas de nature Le sort d'Idlib sera au coeur d'un prochain cycle de pourparlers prévu les 25 et 26 avril dans la capitale du Kazakhstan, dans le cadre du processus dit d'Astana, parrainé par Moscou, Téhéran (autre allié du régime syrien), et Ankara. Le président syrien Bachar al-Assad a appelé vendredi à la mise en oeuvre d'un accord censé résoudre la situation à Idlib, bastion terroriste dans le nord-ouest de la Syrie qui échappe au pouvoir central. A quelques jours de pourparlers de paix prévus au Kazakhstan, le chef de l'Etat a souligné «la nécessité d'oeuvrer durant ce cycle à lever les obstacles qui entravent la mise en oeuvre de l'accord conclu précédemment sur la région d'Idlib», a rapporté la présidence sur sa page Facebook. Il a rappelé que l'objectif de cet accord était «d'éliminer les groupes terroristes» d'Idlib, qui, selon lui «attaquent les civils dans les zones sûres attenantes». La province d'Idlib est dominée par Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche d'Al-Qaïda), une organisation jihadiste ayant renforcé en début d'année son emprise sur ce territoire face à des rebelles affaiblis. Depuis septembre 2018, elle fait l'objet d'un accord négocié par Moscou, allié du régime, et Ankara, qui parraine certains groupes rebelles, prévoyant la mise en place d'une «zone démilitarisée» séparant les secteurs terroristes et insurgés des zones gouvernementales attenantes. L'initiative n'a été que partiellement appliquée face au refus des terroristes de se retirer de cette zone tampon. L'accord russo-turc a permis à la province d'éviter une offensive d'envergure de l'armée syrienne. Le régime a toutefois continué d'y mener des frappes à l'artillerie, qui sont devenues plus régulières depuis février. Le sort d'Idlib sera au coeur d'un prochain cycle de pourparlers prévu les 25 et 26 avril dans la capitale du Kazakhstan, dans le cadre du processus dit d'Astana, parrainé par Moscou, Téhéran (autre allié du régime syrien), et Ankara. Le président syrien a fait ces déclarations en recevant vendredi une délégation russe comprenant notamment l'émissaire du Kremlin pour la Syrie, Alexander Lavrentiev. Citant des sources «non officielles», le quotidien syrien Al-Watan proche du régime a par ailleurs assuré sur son site Internet que M. Lavrentiev, après un déplacement en Arabie saoudite, avait remis au président Assad une «initiative saoudienne positive», sans fournir plus de détails. Les autorités de Damas ne se sont pas prononcées dans l'immédiat sur ces informations. Le ministère russe des Affaires étrangères a lui assuré que la réunion a également porté sur «la reconstruction après le conflit et la normalisation des relations de la Syrie avec les pays arabes». L'Arabie saoudite, qui fut un temps un grand parrain des rebelles anti-Assad, a rompu ses relations diplomatiques avec le régime syrien après le conflit déclenché en mars 2011. Mais alors que le régime a multiplié les victoires face aux terroristes et aux rebelles, reprenant le contrôle de près des deux-tiers du pays en guerre, les relations entre Damas et ses voisins arabes se sont quelque peu réchauffées. Les Emirats arabes unis et le Bahreïn ont ainsi rouvert leur ambassade à Damas fin 2018. Par ailleurs, au moins 50 combattants du gouvernement syrien ont été tués par le groupe Etat islamique (EI), les attaques les plus meurtrières contre le régime depuis la défaite annoncée de l'organisation terroriste, a indiqué samedi une ONG. «Vingt-sept soldats et combattants prorégime, dont quatre hauts gradés syriens» ont péri dans une série d'attaques, dans le désert dans l'est de la province centrale de Homs, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Huit autres combattants dont deux officiers ont été tués jeudi soir, dans la province orientale de Deir Ezzor, également dans un secteur du désert qui s'étend du centre de la Syrie à la frontière irakienne, selon l'OSDH. Il s'agit des attaques les plus meurtrières lancées par l'EI contre les forces du régime, depuis l'annonce de l'éradication de son «califat», a déclaré l'ONG. L'EI a revendiqué les attaques via son organe de propagande Amaq, affirmant que ses combattants avaient tendu une «embuscade» jeudi aux forces du régime «qui avaient essayé de traquer des terroristes» dans la région de Homs. Les combats qui ont suivi ont duré jusqu'à vendredi dans la nuit. Six terroristes ont été tués, selon l'OSDH.