Un lot de matières premières de Virgin Cola, d'une valeur d'environ cinq cents millions de centimes, destiné à la production de boissons gazeuses et «dont la date de péremption est arrivée à terme, a été utilisé par la firme pour sa commercialisation sur le marché», indique la DCP de Annaba. C'est le cas également de Schweppes qui a, elle aussi, un autre lot des mêmes matières premières estimées à quatre cents millions de centimes pour fabriquer des boissons gazeuses, selon les mêmes sources. Agissant sur le principe de précaution pour préserver la santé du consommateur de tous risques de maladies ou d'intoxication, les contrôleurs de la DCP ont procédé à la saisie du produit périmé afin d'appliquer rigoureusement la loi qui consacre le retrait définitif de ces produits ainsi que leur destruction. Exploitant l'information sur l'utilisation de la matière déjà saisie à la firme Schweppes, les enquêteurs de la DCP, une fois sur place, ont confirmé l'infraction de bris de scellés et l'utilisation frauduleuse d'une quantité évaluée à 240 litres d'extrait d'arôme d'orange sur une quantité globale saisie de l'ordre de 1.240 litres. Ainsi, additionnellement à la procédure judiciaire initialement engagée, la DCP en a instruit une seconde pour le nouveau délit de Schweppes. Le représentant du ministère, lors de l'audience qui a eu lieu au tribunal de Annaba pour Virgin Cola et celui de Berrahal pour Schweppes, a demandé une peine d'emprisonnement d'une année ferme aux patrons des deux firmes et une amende de 100 millions de centimes, assortie de la destruction du produit périmé. Les juges ont requis une expertise d'analyse du produit pour déterminer sa qualité à la consommation. Contacté par nos soins, le représentant de Schweppes, et même s'il a confirmé l'existence d'une matière première périmée au sein de son usine, dément, par ailleurs, son utilisation pour la production de boissons gazeuses, en dépit du fait qu'«on ait reçu un avis favorable de la firme mère Coca-Cola, et une correspondance officielle nous permettant cela». Selon notre interlocuteur, ladite firme a préféré procéder à d'autres analyses avant de trancher la question. Concernant les informations rapportées par la presse, selon lesquelles Schweppes avait procédé au lever de scellés du produit périmé, saisi par les agents de la Direction de contrôle et des prix de Annaba, lors de leur première inspection, il dira: «Les produits ont été utilisés par erreur par quelques employés de la firme qui ignoraient le fait que la matière est périmée», tout en rassurant que «l'intervention des responsables était rapide, et que le produit n'a pas été commercialisé».