Que de monde! Comme de tradition, les marcheurs, hommes et femmes, ont commencé à se regrouper devant le portail d'accès à l'Université de Tizi Ouzou avant de s'ébranler vers le stade du 1er Novembre. C'est avec des chants festifs et des acclamations interminables, ponctués souvent par des youyous, que des milliers de femmes et d'hommes, des adolescents, des enfants et des personnes âgées, se sont exprimés encore, hier, en faveur d'un changement radical du régime politique qui dirige le pays. Après 10 vendredis consécutifs, les citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou ne semblent pas fatigués. Ils ont même l'air d'être déterminés à poursuivre cette quête pacifique de changement à laquelle tout le monde appelle et aspire inlassablement dans les quatre coins du pays depuis le 22 février dernier. Comme de tradition, les marcheurs, hommes et femmes, ont commencé à se regrouper devant le portail d'accès à l'Université de Tizi Ouzou. Des banderoles, des pancartes, des emblèmes nationaux, des drapeaux berbères ou amazighs sont autant «d'instruments» apportés par les manifestants pour transmettre les messages qui sont les leurs à ceux qui devraient les écouter et satisfaire leur revendications. Une fois l'heure de donner le coup d'envoi de la marche, arrivé, les manifestants ont arpenté harmonieusement la montée qui mène vers le stade du 1er Novembre avant de parcourir dans le silence le boulevard «Lamali Ahmed» ou la «route de l'hôpital», comme on l'appelle ici. La foule s'enflamme une fois arrivée au centre -ville de Tizi Ouzou où les slogans habituels sont scandés en choeur. En plus du fameux «Anwa wigi d'Imazighen» et «pouvoir assassin», les manifestants n'ont pas cessé de crier en choeur des mots d'ordre hostiles à la classe politique actuelle en exigeant, comme ils le font régulièrement, le départ de Noureddine Bedoui et de son gouvernement ainsi que de Abdelkader Bensalah, le chef d'Etat par intérim. Le slogan «Système dégage» est incontestablement celui qui retentissait le plus tout au long du parcours traversé par les manifestants, hier, à Tizi Ouzou depuis l'université jusqu'au carrefour Matoub-Lounès, situé à l'entrée ouest de la ville. La voix du Rebelle Matoub Lounès a aussi accompagné les manifestants presque pendant tout leur périple avec la diffusion de ses chansons célèbres et engagées. Ce qui a caractérisé la marche d'hier, c'est la récurrence des slogans exigeant la comparution devant la justice des hommes d'affaires et des personnalités ayant dilapidé l'argent du peuple. Notons que la veille, c'est-à-dire jeudi dernier, une marche a eu lieu à Tizi Ouzou à l'appel de la Jeunesse Sportive de Kabylie afin de soutenir l'homme d'affaires Issad Rebrab, incarcéré depuis cinq jours à la prison d'El Harrach. Parmi les personnalités qui ont pris part à cette marche, on peut citer Khaled Tazaghart, un député dissident du FFS ainsi que des militants et des élus du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie).