C'est dans le calme absolu que s'est dispersé l'ensemble des marcheurs On les a vus, dès midi, arriver au centre-ville à bord de fourgons et de voitures, tous parés de l'emblème national. La même ambiance ayant prévalu durant la journée de vendredi 8 mars dernier était encore de mise, hier, vendredi dans la ville de Tizi Ouzou. On dirait que l'on assistait à la même marche tant la mobilisation est restée intacte. Les femmes étaient aussi nombreuses que lors de la Journée mondiale de la Femme. C'est encore une manifestation grandiose qui a eu lieu hier, vendredi, dans la ville de Tizi Ouzou. Sous des airs de fête, les dizaines de milliers de manifestantes et de manifestants ont traversé les rues Lamali Ahmed, Abane-Ramdane et Larbi-Ben Mhidi au centre-ville de Tizi Ouzou. Des noms de héros et d'artisans de notre glorieuse révolution nationale que les manifestants n'ont pas oublié d'évoquer d'ailleurs. C'est, comme d'habitude devant le portail de l'université Mouloud Mammeri, à mi-chemin entre l'ancienne et la Nouvelle Ville que des centaines, puis des dizaines de milliers de citoyennes et citoyens, de tous âges, ont commencé à s'agglutiner dès le début de l'après-midi. 14 heures, début de la manifestation: youyous stridents, acclamations et chants sont ce qui a caractérisé le plus cette nouvelle action de rue, la quatrième pendant la journée du vendredi et la énième depuis le début de la révolte populaire et pacifique. Au fur et à mesure que les manifestants avançaient au niveau de la rue Lamali, appelée communément route de l'hôpital pour sa proximité avec le CHU Nedir Mohamed, les rangs de la marche grossissaient avec l'arrivée des «retardataires». Car faut-il le rappeler, la marche de Tizi Ouzou d'hier a vu la participation de citoyens venus des 67 communes de la wilaya. On les a vus, dès midi, arriver au centre-ville à bord de fourgons et de voitures, tous parés de l'emblème national. Les mêmes slogans, mais aussi d'autres adaptés aux nouvelles données politiques dans le pays ont été scandés par les manifestants qui ont encore fait preuve d'un civisme qui ferait rougir d'envie les citoyens des plus grandes démocraties du monde. En plus donc de mots d'ordre rejetant le prolongement sine die du mandat présidentiel, les manifestants ont également «innové» en scandant des slogans hostiles aussi bien à Bedoui qu'à Brahimi et Lamamra. Les manifestants ont donc exprimé leurs idées pacifiquement en parcourant les principales artères du centre-ville de Tizi Ouzou en marquant la halte habituelle en face du siège de l'ancienne mairie où la marche a connu «son pic» de mobilisation. Après quoi, les dizaines de milliers de protestataires ont emprunté la rue Larbi-Ben M'hidi qui longe le théâtre régional Kateb Yacine, le siège de la mairie et l'hôtel Belloua. En arrivant au carrefour Matoub Lounès, l'énergie qui se dégageait des voix des manifestants a atteint son summum. Alors, tout le monde, femmes et hommes, se sont mis en choeur à crier des slogans aussi bien en kabyle, en arabe qu' en français. C'est dans le calme absolu que s'est dispersé l'ensemble des marcheurs à l'instar de toutes les marches qui ont eu lieu à Tizi Ouzou depuis le 22 février dernier.