La rue a une vie politique limitée et, en Algérie, elle ne peut continuer à manifester sans désigner des interlocuteurs pour s'engager en son nom dans la transition démocratique, a estimé le politologue Hasni Abidi, spécialiste du Monde rabe et de l'Afrique du Nord. «Il faut commencer le dialogue avec l'institution militaire», a expliqué ce chercheur qui est directeur du Centre d'études et de recherche sur le Monde arabe et méditerranéen (Cermam) à Genève, lors d'un débat organisé à l'IMA, soulignant que l'institution militaire ne veut pas et ne peut pas gérer la transition. Pour lui, il faut établir maintenant des passerelles entre les animateurs de la mobilisation, qu'il a qualifiée d' «inédite», et les tenants du pouvoir, soutenant que «l'armée est là et ne va pas partir, car on a besoin de cette institution». Il a estimé que les manifestants doivent maintenir la pression pour obtenir d'autres concessions de la part du régime, cependant, a-t-il fait observer, ils sont obligés de dégager des représentants sans exclusion aucune pour la pérennité de leur mouvement.