Le Palais du gouvernement Les personnes compétentes tardent à surgir de ce Hirak, pour mettre fin à ce cafouillage politique, qui, au demeurant, ne sert que ceux qui le nourrissent. Arrivé à sa 10e manifestation contre le système, le mouvement populaire du 22 février, se heurte à l'entêtement d'un gouvernement rejeté depuis son installation, et pour lequel il ne voue aucune confiance. Par conséquent, au terme du 3e mois de contestation populaire, la situation entre dans une impasse, du fait que toutes les solutions proposées par le gouvernement Bensalah sont de facto refusées par le Hirak. Dans ce sens, le président du mouvement El Bina, explique dans sa vision de sortie de crise, qu'il faut passer par une courte période de transition, durant laquelle une commission indépendante, dont la composante aura écarté toutes les figures politique rejetées par le Hirak, se chargera d'organiser une élection transparente et sous l'oeil vigilant de l'institution militaire. A cet effet, Bengrina propose une liste de personnes que le mouvement populaire a évoquées et connues pour leurs compétences et leur intégrité. Il s'agit de l'ancien président Liamine Zeroual, le moudjahid Lakhdar Bouregaâ, de l'ex-chef du gouvernement Mouloud Hamrouche, et Ahmed Benbitour, le docteur Ahmed Taleb El Ibrahimi, le général Benyelles, et d'autres noms qui peuvent faire consensus. Il y voit leurs nominations par l'actuel président de l'Etat, comme membres au Conseil de la nation, et la désignation d'un des membres comme président du Sénat, suite à quoi, suivront les démissions du Premier ministre et du président de l'APN, qui seront remplacés par les personnalités proposées. Dans la phase finale, Bengrina propose la démission de Bensalah qui sera remplacé soit par le président du Conseil constitutionnel, soit par le président du Conseil de la nation, qui seront tous les deux choisis par les six personnalités proposées. De son côté, Ahmed Benbitour estime dans son analyse de la situation, qu'«il serait vain d'aller à la hâte vers l'élection présidentielle, le 4 juillet prochain, sans programme et sans feuille de route d'une réédification qui accompagne les mutations rapides que connaît le monde et prendrait en compte les défis géopolitiques La réédification de l'Algérie nouvelle à laquelle appellent les Algériens ne vient pas par le seul changement de figures, mais exige le changement de tout le système», c'est du moins ce qu'a déclaré Ahmed Benbitour ce samedi à Annaba, lors d'une conférence- débat. Dans cet élan, il appelle les Algériens, à «cristalliser leurs revendications dans un programme et de désigner des personnes capables de négocier avec le pouvoir» considérant que la négociation signifie «entrer dans une phase de changement et de concrétisation de la transition vers l'Algérie nouvelle». En conclusion, Benbitour insistera sur le fait que «l'Algérie possède des atouts qui doivent être valorisés par des dirigeants compétents, capables de concrétiser la bonne gouvernance et d'accompagner le monde en perpétuelle mutation par la maîtrise du savoir». Par ailleurs, le président de Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, n'y voit pas d'autre issue que celle du départ des figures de l'ancien régime, de l'application des articles 7 et 8 de la Constitution et d'une lutte sans merci contre la corruption. En somme, ce ne sont ni les propositions de sortie de crise qui font défaut ni l'accompagnement de l'ANP, qui a tout le temps montré son appui aux revendication du peuple. Mais jusque-là et en l'absence de représentants du mouvement populaire, les personnes compétentes tardent à surgir de ce Hirak pour mettre fin à ce cafouillage politique, qui, au demeurant, ne sert que ceux qui le nourrissent, et s'opposent outrageusement à la volonté du peuple.