Le ministre des Affaires étrangères du Gouvernement d'union nationale libyen, Mohamed Taher Siala, a entamé, hier, une visite officielle à Moscou au cours de laquelle il rencontrera de hauts responsables russes pour discuter de la situation actuelle en Libye, notamment après l'agression lancée par les troupes de Khalifa Haftar contre Tripoli. Une source du ministère libyen des Affaires étrangères, citée par l'agence de presse Sputnik, a indiqué en effet que le ministre libyen des Affaires étrangères du Gouvernement d'union nationale (GNA), Mohamed Taher Siala, s'est rendu lundi à Moscou pour une visite officielle de deux jours pour discuter de la situation en Libye. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Verchinen, a affirmé, la veille, que Moscou appelait à un cessez-le-feu immédiat en Libye et à la reprise du dialogue, exprimant son soutien à la médiation de l'ONU pour résoudre la crise. La visite du chef de la diplomatie libyenne survient au moment où le Conseil de sécurité peine encore à entériner une résolution proposée par la Grande Bretagne sur l'arrêt de l'offensive lancée par les troupes de Khalifa Haftar pour s'emparer de la capitale libyenne et sur l'accès humanitaire aux zones touchées par des attaques et des raids. La Libye avait réclamé, jeudi, au Conseil de sécurité de l'ONU d'envoyer une équipe d'inspecteurs pour enquêter sur les crimes commis par les troupes de Khalifa Haftar contre des civils à Tripoli. Depuis le début de l'agression, au moins 278 personnes ont été tués, 1.332 blessés et 38.900 déplacés, selon l'Organisation mondiale de la santé, alors que dans la nuit de samedi, des raids nocturnes sur des quartiers résidentiels ont fait 5 morts parmi des civils dans le sud de la capitale. Selon une lettre publiée par la presse locale, le Gouvernement d'union nationale libyen, reconnu par la communauté internationale et soutenu par l'ONU, a saisi le Conseil de sécurité sur les crimes commis par les troupes du général à la retraite Khalifa Haftar, à Tripoli. Dans cette lettre adressée par l'ambassadeur libyen à l'ONU au Conseil de sécurité lui demandant d'envoyer des enquêteurs, le GNA a fait état de tueries de civils, de destruction de propriétés, du recrutement des enfants soldats, ainsi que de l'usage de l'artillerie lourde par les troupes de Khalifa Haftar durant les trois semaines de l'agression contre la capitale libyenne, ont poursuivi les mêmes sources. L'Envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, a appelé à un «fort soutien» de la part de la communauté internationale, à l'arrêt des combats en Libye et à la reprise du processus politique. De son côté, le ministre de l'Intérieur du GNA, Fathi Bachagha, a indiqué hier que les attaques contre Tripoli étaient à l'origine de la réapparition des opérations terroristes en Libye, fustigeant le silence de la communauté internationale qu'il a qualifié de «scandaleux». S'exprimant à Tunis, il a précisé que «les frappes aériennes perpétrées samedi soir contre le camp aL-Fallah à Tripoli étaient d'une précision dont ne dispose pas Haftar, mais que maitrisent un ou deux pays», ajoutant que la Libye «fait face à une agression étrangère».