Le Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale a exhorté, vendredi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU à agir pour arrêter l'offensive lancée par le maréchal Khalifa Haftar sur Tripoli, regrettant la division de la communauté internationale sur la Libye. "Nous voulons une intervention politique pas militaire", a déclaré à des journalistes le ministre des Affaires étrangères du GNA, Mohamad Tahar Siala. "Nous espérons que le Conseil de sécurité de l'ONU parviendra à arrêter la force qui attaque la capitale et de convaincre les pays qui la soutiennent de changer de position", a-t-il ajouté. Selon lui, le Conseil de sécurité doit appeler les forces loyales au maréchal Haftar à se retirer à leurs positions antérieures à l'attaque sur Tripoli. "À ce moment-là, les forces qui défendent la capitale arrêteront les combats", a-t-il dit. "Il y a des divisions au sein de la communauté internationale. Elles sont claires, que ce soit au Conseil de sécurité, au sein des organisations régionales, comme la Ligue arabe, l'Union africaine ou l'Union européenne". Lors de deux réunions en quelques jours, "le Conseil de sécurité n'a pas pu se mettre d'accord sur un communiqué, même pas une résolution", a-t-il déploré. Interrogé sur le soutien de certains pays au maréchal Haftar, M. Siala a indiqué que "le GNA était en contact régulier avec les pays qui soutiennent les deux camps, sans nommer un pays en particulier". "Les Libyens doivent compter sur eux-mêmes pour trouver une solution politique au conflit, sinon, ils paieront un lourd tribut sur plusieurs générations". Par ailleurs, des milliers de Libyens sont sortis, vendredi, dans les principales villes du pays pour manifester contre l'agression militaire lancée par les troupes de Khalifa Haftar pour contrôler la capitale Tripoli. Les manifestations pacifiques organisées notamment à Tripoli et Misrata, retransmises en direct par des chaînes de télévisions locales, ont drainé des foules imposantes en cette journée printanière. Plusieurs intervenants ont pris la parole rejetant à l'unanimité la guerre contre la capitale ainsi que le coup d'Etat contre les autorités civiles du pays. "Haftar est un criminel de guerre", "Non à la militarisation du pouvoir", "Non au remplacement d'un dictateur par un autre", "Tous ensemble derrière le gouvernement d'union national", "Non au pouvoir des militaires", "Oui pour une Libye, Etat civil", pouvait-on notamment lire sur les banderoles brandies à l'occasion par les manifestants. L'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par le maréchal Khalifa Haftar mène depuis le 4 avril une offensive en vue de s'emparer de la capitale libyenne, siège du GNA. L'attaque a fait des dizaines de morts et des milliers de déplacés, selon l'ONU. Les combats se poursuivent toujours dans les zones périphériques de la capitale, notamment dans le sud de Tripoli, selon les médias locaux. R. I./Agences