Une jeunesse passionnée et avide de liberté, de justice et de démocratie Un phénomène sur lequel se penchent désormais, avec une volupté inégalée, sociologues, psychologues et immanquablement la presse mondiale tous secteurs confondus. Le Hirak est en mouvement. Pas besoin de visas pour voyager. Et lorsqu'il atterrit dans les plus grandes villes de la planète, c'est tout juste si on lui déroulait le tapis rouge. Un traitement de VIP lui est réservé. Aucun «produit» estampillé «made in Algeria» ne s'est aussi bien exporté! En plus d'avoir changé de manière pratiquement radicale le regard qui se posait sur le pays et son peuple notamment, il fascine en sa qualité de mouvement de revendications. Un cas d'école qui suscite l'admiration du monde. Un phénomène sur lequel se penchent désormais, avec une «volupté» inégalée, sociologues, psychologues... et immanquablement la presse mondiale, tous secteurs confondus qui l'a mis sur un piédestal d'où il n'est pas près de descendre, avant qu'il n'ait accompli sa fabuleuse mission: faire table rase du système actuel et de ses symboles. L'intérêt que portent les médias internationaux au mouvement du 22 février qui recèle une énergie insoupçonnable et inépuisable, n'a pas baissé d'intensité, il est resté intact. Pour ce 11ème vendredi qui coïncidait avec la journée internationale de la Liberté de la presse, le Hirak s'est invité, malgré lui, sur les bords du Bosphore, sur les bords de la Seine... Des lieux situés dans des pays avec lesquels il a l'histoire en partage. Une proximité qui a permis de tisser avec eux des relations commerciales privilégiées qui justifient l'intérêt particulier qu'ils portent à la situation politique complexe que traverse aujourd'hui l'Algérie depuis la démission de l'ex-président de la République. «Des milliers de manifestants se sont rassemblés pacifiquement à Alger après la prière du vendredi, scandant le slogan Nous ne nous tairons pas! '' et exigeant le départ de l'élite dirigeante algérienne, un mois après la chute du président Abdelaziz Bouteflika», peut-on lire sur le site de la télévision publique turque TRT. Les manifestants «appellent à la démission du président par intérim, Abdelkader Bensalah, qui occupe le poste pour 90 jours jusqu'à une élection le 4 juillet, et du Premier ministre Noureddine Bedoui, nommé par Bouteflika quelques jours avant son départ» souligne le média turc. La presse française souligne, pour sa part, le formidable élan des marches pacifiques, resté intact. «Un mois après la démission du président Abdelaziz Bouteflika, poussé au départ le 2 avril par la pression conjuguée de la rue et de l'armée, après 20 ans au pouvoir, le mouvement de contestation ne faiblit pas. Aucune autre revendication n'a été satisfaite depuis», note le journal français Le Monde. «Les manifestants entendent toujours obtenir le départ de l'ensemble du «système» au pouvoir et refusent le fait que l'appareil hérité du président déchu, suspecté d'avoir truqué les scrutins depuis deux décennies, gère la transition et organise la présidentielle devant élire son successeur», ajoute le célèbre quotidien parisien. Al Jazeera, qui a mis en exergue l'arrivée du mois de Ramadhan qui risque d'altérer la dynamique du Hirak, table sur le maintien de la détermination qui l'anime depuis 11 semaines. «Les manifestations de vendredi sont les dernières avec le mois de Ramadhan, lorsque les jours de jeûne réduisent typiquement l'activité journalière. Mais les Algériens se sont engagés à maintenir leurs manifestations malgré tout», assure la télévision qatarie. RT France, abonde dans le même sens. «Des dizaines de milliers d'Algériens manifestent à nouveau à Alger, pour le 11e vendredi d'affilée. Le dernier, avant le début du mois de Ramadhan durant lequel ils comptent continuer de protester pour démentir les craintes d'essoufflement du mouvement», indique cette branche francophone de la chaîne russe d'information internationale, RT.