Ce mouvement est maître de lui-même Le Hirak du 22 février qui a marqué les esprits, ébahi le monde qui n'a pas encore cessé d'être subjugué par un mouvement qui s'est élevé au rang de référence en matière de luttes et de revendications politiques. Nées dans la douleur, les marches pacifiques qui ont signé leur acte de n,aissance un certain 22 février ont un destin fabuleux. Celui de faire renoncer le président de la République à un 5ème mandat puis de le pousser à la démission sous une pression populaire d'une énergie inégalée, inouïe, insoupçonnée. Ce qu'aucun observateur averti de la scène politique n'a vu venir. Cette force puisée dans l'énergie débordante de tout un peuple, dans toutes les catégories sociales qui le forment, de celle particulière d'une jeunesse assoiffée de changement, de liberté, de démocratie et de plus de justice sociale s'imposera comme une déferlante irrésistible qui fera reculer un pouvoir que l'on soupçonnait inébranlable, avant qu'il ne cède carrément. Et provoquer le départ d'un dirigeant qui traînait une réputation d'inamovible. Le Hirak du 22 février qui a marqué les esprits, ébahi le monde qui n'a pas encore cessé d'être subjugué par un mouvement, qui s'est élevé au rang de référence en matière de luttes et de revendications politiques. Apparenté, faussement au printemps arabe, il a vite fait de démentir ce parallèle avec lequel il se démarque totalement. Les marches pacifiques monstres qui rythment la vie des Algériens, se font avec l'art et la manière. Elles portent leur marque de «fabrique». Elles se font dans la joie et la bonne humeur. Leurs slogans sont incisifs, tranchants et portent en elles des revendications fermes pratiquement non négociables. Cette fermeté tranche avec l'atmosphère conviviale et bon enfant qui les animent. L'organisation est parfaite. Des repas, des bouteilles d'eau minérale sont distribués aux manifestants qui participent souvent en famille à ces marches tout aussi exceptionnelles qu'uniques dans leur genre. Leurs relations avec les services de police chargés de les encadrer frisent la fraternité. Des slogans sont brandis et scandés dans ce sens. Elles donnent lieu à des scènes de liesse lorsque ce n'est pas de communion invraisemblable. La violence est pratiquement évacuée. Chaque partie veille à ce que cela ne se produise pas... Des équipes procèdent de surcroît au nettoyage des rues et des ruelles, des trottoirs ne laissant aucune trace qui ferait douter de leur civisme. Une belle leçon pour ceux qui ont taillé une réputation imméritée de peuple hargneux, nerveux, violent et irrespectueux de son environnement aux Algériens... Pour ceux qui les voyaient déjà débarquer sur leurs côtes par millions, fuyant un pays à feu et à sang. Il y aura cependant des femmes et des hommes qui sauront remettre les pendules à l'heure et donner une portée flamboyante à ce Hirak Algérien pur jus. Le destin fabuleux d'une expérience algérienne qui dépassera nos frontières pour s'imposer en modèle pour la planète. Une «révolution joyeuse» qui éblouira le monde. «Ce mouvement est maître de lui-même, il a une vocation extrêmement pacifique et les forces de l'ordre ont un comportement plus mesuré et plus proportionné que les violences auxquelles nous assistons en France», dira émerveillé Jean-Luc Mélenchon, président du groupe France Insoumise à l'Assemblée nationale française. «On ferait bien de s'en inspirer» a suggéré l'ex-ministre de l'Enseignement du gouvernement Jospin entre mars 2000 et mai 2002. Depuis le 22 février le monde a incontestablement posé un autre regard sur l'Algérie. Sur son peuple qui a révolutionné la manière d'occuper la rue pour faire entendre sa voix. Une leçon pour l'Humanité.