Les hostilités entre le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, et l'ancien patron du DRS, le général Mohamed Mediène dit Toufik, ont pris une tournure grave. Revenant à le premier a ouvertement accusé le second de « s'agiter contre la volonté du peuple ». « j'ai déjà évoqué, lors de mon intervention du 30 mars 2019, les réunions suspectes qui se tiennent dans l'ombre pour conspirer autour des revendications du peuple et afin d'entraver les solutions de l'armée nationale populaire et les propositions de sortie de crise. Toutefois, ces parties, à leur tête l'ex-chef du département du renseignement et de la sécurité, ont tenté, en vain, de nier leur présence dans ces réunions, et d'induire en erreur l'opinion publique, et ce, en dépit de l'existence irréfutables sur ces faits abjects », a accusé Gaïd Salah, rappelant que « nous avons affirmé, ce jour-là, que nous allions dévoiler la vérité, et les voici continuer à s'agiter contre la volonté du peuple et ouvrer à attiser la situation, en approchant des parties suspectes, et inciter à entraver les solutions de sortie de crise». Le Chef d'état-major de l'ANP dit ainsi clairement que le général Toufik a poursuivi, malgré la mise en garde du 30 mars dernier, à s'impliquer dans la manœuvre politique en vue, selon son accusateur, d'attiser la crise. À cette accusation, Gaïd Salah enjoint un avertissement froid, militaire et quasi-sentencieux : « À cet effet, je lance à cette personne un dernier avertissement, et dans le cas où il persiste dans ces agissements, des mesures légales seront prises à son encontre ». La question qui se pose c'est de savoir pourquoi Gaïd Salah qui dit savoir les « agissements » du général Toufik se contente de le menacer de mesures légales et pourquoi ne les prend-il pas dès à présent. Pour rappel, le 30 mars dernier, Gaïd Salah avait alerté dans un communiqué public que « en date du 30 mars 2019, une réunion a été tenue par des individus connus, dont l'identité sera dévoilée en temps opportun, en vue de mener une campagne médiatique virulente à travers les différents médias et réseaux sociaux contre l'ANP et faire accroire à l'opinion publique que le peuple algérien rejette l'article 102 de la constitution». Faisant suite à ce communiqué, un média audiovisuel a cité le nom de Toufik comme partie prenante de cette réunion, à laquelle, selon la même source, auraient pris part des agents de renseignements étrangers, précisément français. (Les français démentiront avec beaucoup de retard ). Le général Toufik a réagi, dans un communiqué diffusé dans la presse, en démentant avoir pris à la réunion en question, à laquelle aurait également pris part le coordinateur du DSS, le général Tartag, qui a démissionné entre temps. Quelques jours après, le président Zeroual a, de son coté, rendu public un communiqué dans lequel il affirme avoir rencontré le général Toufik venu le voir de la part de Saïd Bouteflika, le frère cadet et conseiller du président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika. Le président Zeroual a appris à l'opinion que non seulement le général Toufik a repris du service mais qu'il collaborait avec Saïd Bouteflika que tout le monde pointait comme étant la force extraconstitutionnelle qui agissait au nom de Bouteflika. Le général Toufik obtempéra-t-il à la sommation de Gaïd Salah ? y répondra –t-il ? Sofiane Ait Iflis