«Il faut aller vers des négociations avec le véritable détenteur du pouvoir. Tout le monde sait que le pouvoir a été transféré de la présidence de la République vers l'état-major de l'armée.» La proposition de négocier directement avec Gaïd Salah, semble s'installer parmi les éventuelles solutions de sortie de crise. En effet, le dernier discours du chef de l'Etat, a suscité un large refus de dialogue et l'organisation de l'élection pour le 4 juillet prochain par l'ensemble des partis de l'opposition qui ne reconnaît ni le gouvernement actuel ni son Premier ministre et encore moins Bensalah en tant que président de l'Etat, par intérim. Alors que cette éventualité se profile progressivement sur la scène politique, qui, jusque-là ne pressentait que deux options de sortie de crise, en l'occurrence la voie politique ou constitutionnelle, le président de Jil Jadid, Djilali Soufiane, voulant dire tout haut, ce que tout le monde pensait tout bas, confie ouvertement, dans une déclaration, hier à la Chaîne 3 «Il faut aller vers des négociations avec le véritable détenteur du pouvoir. Tout le monde sait que le pouvoir a été transféré de la présidence de la République vers l'état-major de l'armée.» Dans se sens, Djilali Soufiane, préconise de s'adresser plutôt au «Bon Dieu qu'à ses saints», afin de sortir du flou qui caractérise la situation politique actuelle et précise que «tout le monde sait pour des raisons historiques que l'armée reste un acteur essentiel surtout dans les moments de crise dans le pays. Il faut travailler avec le réel et pas sous couverture avec des fuites et des positions toujours embrouillées». Par ailleurs, le président de Jil Jadid est longuement revenu sur les actions et les discours du chef d'état-major de l'ANP, indiquant, que le plus important, demeure d'établir un dialogue avec la partie qui décide: «Nul n'est dupe, tout le monde sait que le centre de décision est au niveau de l'armée. Qu'il se fasse accompagner de personnalités qui relèvent de la Présidence, cela peut se faire, mais essentiellement le centre de gravité du pouvoir est au niveau de l'armée et c'est là qu'il faut discuter». Djilali Soufiane, qui préconise une sortie de crise par une période de transition courte, n'a pas manqué de préciser que l'armée, serait appelée à jouer le rôle d'accompagnateur pour seulement «organiser une phase de transition qui soit assez courte pour permettre une mise en place des conditions idoines pour aller vers une élection et légitimer de nouveau un président de la République qui pourra, lui, par la suite, entamer les réformes dont a besoin le pays et où l'armée est interpellée pour accompagner cette phase-là et non pas pour gérer et encore moins pour décider de l'avenir». Enfin, le président de Jil Jadid entrevoit dans l'entêtement du gouvernement Bensalah, à maintenir la date de l'élection, une tentative de revenir à la politique du fait accompli, il explique que «si le pouvoir impose une élection le 4 juillet, cela signifie qu'il a un candidat caché qu'il va faire apparaître en un clin d'oeil et nous l'imposer au nom du respect de la Constitution».