Le Parti des travailleurs (PT) a tenu ce week-end la session ordinaire de son conseil national. Louisa Hanoune, porte-parole du PT, a mis en valeur l'élargissement de la base du parti lors des dernières élections partielles en Kabylie, lors d'une conférence de presse qu'elle a animée à l'issue des travaux de cette rencontre-bilan d'une année d'activité. Elle indique avoir senti cet engouement populaire dans les meetings de campagne. Mais elle s'estime lésée dans certaines circonscriptions, notamment à Béjaïa, car « il est inadmissible de récolter 5000 voix contre 16.000 à Tizi Ouzou alors que la présence du parti est la même », relève-t-elle. L'autre indication du bon ancrage à travers le territoire national est donnée par les chiffres des adhésions. Selon Hanoune, leur nombre était de 2000 après les élections de 2002. Ils sont 50.000 adhérents en 2005. Mais elle tient à préciser qu' «adhérent ne veut pas dire militant». Le militant est plus engagé pendant que l'adhérent «peut cotiser une fois par an sans toutefois participer aux campagnes de mobilisation, etc.». Elle a répondu à la question relative aux militants qui ont quitté le parti et qui comptent revenir. Elle est catégorique la-dessus. «Pas question... A une ou deux exceptions, qu'ils n'ont pas renié leurs engagements envers le parti, les autres ne sont pas les bienvenus». Elle sait qu'à l'approche des rendez-vous électoraux, certains adoptent un profil bas, mais il n'y a rien à faire, «ils ont quitté le parti pour de l'argent, ils ont fait leur choix, nous ne voulons pas d'eux», martèle-t-elle. Hanoune s'est beaucoup attardée sur les conséquences de la mondialisation. L'avènement de Morales en Bolivie est salué avec beaucoup d'enthousiasme. «Cela prouve que la résistance à la mondialisation se confirme». Elle cite les altermondialistes à Hong Kong, à New York même, au Venezuela, en Argentine et bien sûr en Irak et en Palestine. Car il s'agit du même combat. «Le PT va remplacer le PPA». Hanoune ne fait pas de détours pour l'annoncer. «Nous mobilisons les gens contre la mondialisation, contre le bradage de l'économie nationale, contre le pillage etc., comme le faisait le PPA hier pour l'indépendance du pays», lance-t-elle. «La priorité des priorités pour le PT est la sauvegarde de la souveraineté nationale». Elle enchaîne sur la «gouvernance ou bonne gouvernance mondiale». Elle s'insurge contre «le panel des personnalités éminentes» qui sont venues auditionner des ministres. «C'est un cas d'atteinte à la souveraineté nationale», relève-t-elle. D'où qu'elles viennent, d'Europe, d'Amérique ou d'Afrique, «les ingérences ne sont pas acceptées». Elle n'a pas raté l'occasion de fustiger le FMI et la Banque mondiale, qui constituent, aux yeux des «résistants» l'arme de destruction du monde. «Ils nous conseillent de réviser la Constitution, notamment l'article 17. Pourquoi? N'est-ce pas une atteinte à la souveraineté nationale». D'où la joie à voir des cas comme Morales ou Chafez qui participent à dresser «le rempart contre la mondialisation». Elle a conclu en tirant la sonnette d'alarme sur le danger «de décomposition de la société», en citant les émeutes qui éclatent ici et là sans que la presse écrite ne puisse les couvrir tant leur nombre se multiplie au fil des jours. Le combat des laissés-pour-compte est une affaire de «survie». C'est ce qui encourage les résistants à la mondialisation à resserrer davantage leurs rangs.