La dirigeante du Parti des travailleurs est tombée à bras raccourcis sur certains d'entre eux, notamment celui de l'Energie, qui n'ont pas à cœur, selon elle, les intérêts du pays. Ne dérogeant point à sa réputation, Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs, a fait, hier, au cours d'une conférence de presse organisée à l'issue d'une session ordinaire du Comité central tenue le week-end dernier, un véritable réquisitoire contre les pouvoirs publics, qui exacerbent, de son avis, la crise sociale par une politique basée sur la privatisation et une mauvaise utilisation des ressources financières du pays. La dirigeante du PT a critiqué aussi, la réforme du système éducatif, telle qu'elle est menée actuellement, estimant qu'elle contribue à la baisse du niveau des élèves et augmente le nombre des exclus du système scolaire que la formation professionnelle ne parvient plus à absorber (environ 500 000 exclus chaque année, selon une statistique officielle). Louisa Hanoune a exhorté, en outre, le ministre de l'Enseignement supérieur à retirer la formule du MLD (cumul du magistère, licence et du doctorat), qui aurait montré ses limites dans les pays l'ayant expérimentée (elle a cité le cas de la Belgique). Elle a accusé, dans le sillage de ses récriminations, le ministre de la Solidarité nationale et de l'Emploi de mentir sur les chiffres inhérents aux postes de travail créés. “Il comptabilise, dans le million d'emplois prétendument créés, les recrutements provisoires d'un mois et le travail au noir. En 40 ans, l'Etat n'a créé que 760 000 emplois”. Louisa Hanoune a déclaré soutenir les revendications de l'UGTA, concernant la révision à la hausse des grilles de salaires. “L'argent est disponible. Il suffit de prendre des décisions audacieuses”. Elle a soutenu, en outre, que la corruption doit être combattue à tous les niveaux. “Mais si on n'améliore pas le pouvoir d'achat des Algériens, cela ne sera que pure hypocrisie”. Interpellée sur un éventuel remaniement ministériel, en prévision des prochaines échéances électorales, Mme Hanoune a estimé qu'il n'était pas nécessaire pour peu que les lois de la République soient dûment respectées. Elle a alors affirmé que son parti souhaite la révision de la loi organique portant régime électoral, afin de renforcer les mécanismes de supervision des élections, et du contrôle des élus par les citoyens. Elle a, néanmoins, reconnu que la présence de certains ministres au gouvernement dérange sa formation politique. “Ceux qui veulent servir les intérêts des multinationales américaines et ceux qui n'ont aucun rôle à jouer au gouvernement, doivent partir”. Le porte-parole du Parti des travailleurs a indiqué que son parti a conclu un accord de principe pour une alliance en perspective du vote des grands électeurs pour le renouvellement partiel du Conseil de la nation. Djelloul Djoudi, député et secrétaire national chargé des élus au PT, a rencontré, jeudi dernier, Salah Goudjil, membre de la direction du FLN, pour mettre au point les détails de cet accord. “Nous nous entendons avec les FLN sur certaines questions comme la promotion du statut de la femme et dresser un barrage au GMO, et nous sommes en désaccord sur beaucoup d'autres”. En clair, Louisa Hanoune a précisé que l'alliance en cours est strictement conjoncturelle. Elle ne saurait lier le Parti des travailleurs au FLN, Souhila H.