La ministre française des Armées, Florence Parly, a confirmé qu'il y aura un «chargement d'armes» sur un cargo saoudien qui est arrivé hier dans le port du Havre. «Il y aura chargement d'armes en fonction et en application d'un contrat commercial», a déclaré sans plus de précisions Mme Parly sur la chaîne BFM TV et la radio RMC, interrogée sur le cargo saoudien Bahri Yanbu qui, selon le site Disclose, doit prendre livraison de «huit canons de type Caesar» susceptibles d'être utilisés dans la guerre meurtrière que livre l'Arabie saoudite au Yémen. Mme Parly n'a pas précisé la nature des armes qui seront chargées ni leur destination mais assuré que, «à la connaissance du gouvernement français, nous n'avons pas d'éléments de preuve selon lesquels des victimes au Yémen sont le résultat de l'utilisation d'armes françaises». La ligne invariablement avancée par Paris est que ces armements ne sont utilisés que de manière défensive et pas sur la ligne de front.Or, selon une note des services secrets dévoilée mi-avril par le média français d'investigation Disclose, des armes françaises sont bien utilisées sur le territoire yéménite par Riyadh et Abou Dhabi contre les rebelles houthis, minorité chiite soutenue par l'Iran. Mme Parly a rappelé que ces ventes d'armes faisaient partie de «partenariats à long terme avec l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis». «La France a des intérêts dans cette zone du monde», a-t-elle ajouté. Outre les livraisons françaises, l'Arabie saoudite reçoit un armement sophistiqué de la part de l'administration Trump malgré les multiples critiques et protestations émanant du Congrès américain. La situation dramatique de la population, notamment dans le port stratégique de Hodeïda, par lequel transite l'aide humanitaire, fait craindre à l'ONU une «catastrophe» sans précédent alors que l'accord conclu à Stockholm ne parvient pas à être réellement appliqué dans ses dispositions les plus minimales. Le Représentant spécial du secrétaire général de l'ONU a multiplié ces derniers mois les séjours à Sanaa comme à Aden afin de tenter de faire respecter les engagements par les deux parties belligérantes. Le conflit au Yémen a tué des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires. Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon l'ONU.