L'émissaire de l'ONU a fait un travail formidable Il faut, tout d'abord, rendre un hommage d'autant plus appuyé qu'il est amplement mérité au représentant spécial du SG de l'ONU, Martin Griffiths, qui a multiplié, depuis deux mois au moins, les allées et venues entre Riyadh, Aden et Abu Dhabi pour obtenir la reprise des pourparlers. Après des mois et des mois d'efforts opiniâtres, l'ONU a enfin arraché une trêve dans le conflit yéménite, à la faveur des pourparlers menés ces derniers jours en Suède, entre les Houthis et la délégation gouvernementale soutenue par la coalition que conduit l'Arabie saoudite. Réagissant à cette nouvelle, les saoudiens et donc la coalition ont salué cet accord et affirmé leur soutien à «une solution politique» conformément aux voeux de plus en plus pressants de la communauté internationale dont les Etats-Unis qui avaient menacé de cesser les livraisons d'armes à Riyadh. Un avertissement à peu de frais, consenti par l'administration Trump en réaction aux menaces bien plus déterminées du Congrès américain dont bon nombre d'élus ont mal pris le blanc-seing de Donald Trump au prince héritier Mohamed Ben Salmane dans l'affaire Khashoggi. Il faut tout d'abord rendre un hommage d'autant plus appuyé qu'il est amplement mérité au représentant spécial du SG de l'ONU, Martin Griffiths, qui a multiplié depuis deux mois au moins les allées et venues entre Riyadh, Aden et Abu Dhabi pour obtenir une reprise des pourparlers interrompus en septembre et consentir aux Houthis les garanties réclamées pour leur retour à Sanaa. Dans la foulée, il a pu convaincre de la nécessité de donner des gages encore plus rassurants, à savoir un échange de prisonniers qui a permis de baliser la voie à un retour graduel de la confiance entre les belligérants. Les efforts de Martin Griffiths étaient intenses et sincères car, plus que quiconque, il avait déjà pris le pouls de la tragédie du peuple yéménite dont des millions de citoyens, au premier rang desquels femmes et enfants constituent le plus grand nombre, sont en proie à la famine et subsistent dans des conditions humanitaires épouvantables que le siège du port de Hodeïda, unique passerelle pour l'acheminement des denrées alimentaires, a aggravé au-delà du supportable. Fortement soutenu par le secrétaire général Antonio Gutterres, l'envoyé spécial au Yémen était en quête d'une solution durable depuis de longs mois, sachant que cette guerre sans images à laquelle certains pays occidentaux ont gravement contribué avec des fournitures d'armes parfois suspectes, sous le prétexte répété d'un engagement de l'Iran dans le conflit, finirait par une tragédie sans précédent. Le peuple yéménite a déjà payé un tribut de 10.000 morts tandis que 20 millions de personnes sont en proie à la famine. Voilà pourquoi antonio Gutterres s'est écrié jeudi dernier que les accords inter yéménites sur la trêve et l'échange de prisonnier vont immanquablement «améliorer la vie de millions de Yéménites. Un compte rendu du déroulement et des conclussions des pourparlers en Suède a été présenté hier au Conseil de sécurité de l'ONU dont une résolution consacrant ces avancées devrait intervenir au courant de la prochaine semaine. Entre-temps, le cessez-le-feu sera proclamé dans la région et au port de Hodeïda, avec un retrait convenu des forces gouvernementales, soutenues par la coalition militaire que dirige l'Arabie saoudite, et les combattants Houthis appuyés par l'Iran. Le port de Hodeïda est contrôlé par les insurgés et a subi les assauts répétés de la coalition progouvernementale depuis octobre dernier. Il appartiendra à l'ONU de contrôler les activités du port avec un déploiement de 30 observateurs. Par ailleurs, Martin Griffiths aura encore fort à faire pour résoudre les litiges autour des questions de redressement de l'économie du pays ainsi que de la réouverture de l'aéroport de Sanaa. Mais avec l'annonce la semaine dernière de l'Iran qui appuie le dialogue politique inter-yéménite, et a salué hier l'annonce de l'accord de Stockholm, il est permis d'espérer que la paix est désormais possible.