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Délires et rires
NEUF MOI DE MOHAMED BADAWI
Publié dans L'Expression le 24 - 12 - 2005

Des passages poussent, malgré soi, à accompagner l'auteur dans ses délires. On devient schizophrénique à ne plus vouloir s'en sortir.
On vous le dit: faites attention à Mohamed Badawi, il a perdu ses Neuf Moi. Si vous le croisez sur votre chemin, soyez sympa avec lui. Il paraît qu'il s'est perdu dans les dédales de sa personnalité. Aux dernières nouvelles, il vient de se reconnaître dans une palette de textes exceptionnels. Neuf Moi, c'est l'intitulé du recueil de nouvelles qu'il vient de publier tout récemment aux éditions Chihab.
Badawi s'oublie, il se dépossède de cette dépossession douce de soi. Il se met dans la peau du maximum de personnalités possible. Mais étant donné que le possible chez lui ne dépasse pas le neuvième degré, il se contente de si peu. Néanmoins, il le fait avec culot et art. Ainsi, on le retrouve dans la peau du mutant «un type sans histoires» venu au monde «sans faire souffrir» sa mère; dans celle du Péteur, du Chasseur, du Danseur, de L'étranger, du Chameau, du Père, du Roi avant de devenir, enfin Intègre. Incroyable destinée que celle de Badawi, ce démographe de formation et journaliste de profession.
Dans cette palette de nouvelles - assez souvent ornées de toutes les couleurs de la dérision, de l'humour mi-grinçant mi-enchantant - le nouvelliste, à travers ses propres misères, s'adresse à celles de chacun d'entre nous. «Regardez-vous dans le miroir, c'est de vous qu'il s'agit» semble-t-il nous dire tout au long des 149 pages que contient ce livre et qu'on parcourt avec délectation.
«Dans ce recueil, il est donné de voir sous ses multiples facettes dans une Algérie où l'échelle des valeurs est invertie: la compétence, l'intégrité, l'instruction, sont devenues des tares, des virus mortels. Place alors à la perversité, à la félonie, aux tueries, aux guets-apens de toutes sortes.» Neuf Moi est une critique sociale qui, par endroits, prête à rire. Rappelez-vous du fameux London, pas Arthur, non l'autre, Jacques qui disait: «Faut-il en rire ou en pleurer? Mais il y a des rires qui ressemblent à des sanglots». Cette citation on peut l'appliquer aisément, et sans crainte aucune, aux nouvelles de Mohamed Badawi. Des passages poussent malgré soi à accompagner l'auteur dans ses délires. On devient schizophrénique à ne plus vouloir en sortir. On embrasse volontiers ses absurdités, que d'aucuns trouveront de bon goût. «Cette forme Et bien, je l'ai adoptée pour me foutre un peu de ma gueule ». C'est du moins ce qu'il a précisé, avec une pointe d'ironie, la semaine dernière, lors de la conférence animée à la librairie Chihab, sise à Bab El Oued, Alger. Mais pourquoi au juste? «C'est comme ça, poursuit-il, je n'ai pas envie de m'expliquer. Je ne sais pas...».
En outre, dans Neuf Moi, l'auteur ne respecte aucune règle d'écriture. Il met au pied du mur toutes les structures littéraires. Il n'en respecte aucune. Il le réclame d'ailleurs haut et fort: «Je suis un littérateur antilittéraire» a-t-il indiqué. «Le style littéraire ? Je m'en soucie peu. Je trouve ça trop perfectionniste et puis en respectant les règles de l'écriture littéraire, je perds ma liberté de créer», a ajouté Mohamed Badawi.
Par ailleurs, concernant son choix de ce genre littéraire, à savoir la nouvelle, pourtant difficile, exigeant à la fois concision, précision et esprit de synthèse, Mohamed Badawi a déclaré : «Ce n'est pas aussi difficile qu'on le pense. Dans mon métier de journaliste, cet exercice de style je le fais quasi quotidiennement».
Enfin, dans Neuf Moi, l'auteur a réussi un accouchement, aussi douloureux soit-il, d'un bon petit bouquin tout rire, tout sourire, qu'on lit avec plaisir.
Neuf Moi de Mohamed Badawi
Nouvelles, 149 pages
Editions Chihab (2005)
Prix: 350 DA


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