L'augmentation des tarifs n'est pas une fantaisie mais un fait réel, selon M.Bouterfa. Ils sont environ 1,5 million de clients qui ne paient pas les factures d'électricité engendrant des pertes de 10 milliards de dinars à la Sonelgaz. C'est ce qu'a annoncé hier, le président-directeur général de Sonelgaz, M.Noureddine Bouterfa, lors de son passage à l'émission «En toute franchise» diffusée sur les ondes de la Chaîne III. Il a indiqué que le taux de vol, de perte de l'électricité et de fraude dans sa consommation a atteint une moyenne de 17%. Il a tenu à préciser que, souvent, les plaintes déposées contre les fraudeurs n'aboutissent pas. «Nous sommes obligés de couper l'électricité à ceux qui ne veulent pas payer», a-t-il dit. Le P-DG de Sonelgaz est revenu sur l'augmentation des tarifs d'électricité. Pour lui «l'augmentation des tarifs n'est pas une fantaisie mais un fait réel». Le dossier est toujours à l'étude au niveau du gouvernement qui tranchera certainement, selon M.Bouterfa, en faveur des deux parties, c'est-à-dire le client et l'entreprise. «Le gouvernement décidera certainement d'une petite augmentation pour satisfaire le consommateur et d'une aide pour satisfaire l'entreprise», a déclaré l'invité de la Chaîne III. La proposition de Sonelgaz est de 10 à 15%, ce qui permettrait, selon le P-DG de maintenir la situation actuelle de son entreprise. Justifiant ses propos, M.Bouterfa a tenu à affirmer que le prix actuel de l'électricité en Algérie est très inférieur au coût de production de la Sonelgaz dont la santé financière future dépendra de la décision du gouvernement d'augmenter ou non le prix de l'électricité. En fait, les Algériens ne paient que 65% du prix réel de l'électricité. M.Bouterfa pense que le relèvement des tarifs est une démarche tout à fait légitime puisqu'elle permettra à la société de financer ses projets. Devant les besoins croissants de la population algérienne en électricité, la Sonelgaz a engagé tout un programme de construction de centrales électriques en Algérie qui sont au nombre de 10 dont les contrats devront être signés, au plus tard, avant la fin mai. Or, avec les prix appliqués actuellement, affirme M.Bouterfa, l'entreprise ne peut pas en assurer efficacement le financement. Notons, également, qu'un ambitieux programme d'investissement de l'ordre de 600 milliards de dinars sera mis en oeuvre par la Sonelgaz pour les besoins de son développement d'ici à 2009. Répondre à la demande en consommation et renforcer les capacités de l'outil de production, tels sont les objectifs déclamés. Le programme d'investissement profitera aussi bien aux moyens de production qu'à l'extension du réseau de transport d'électricité et de gaz, l'amélioration de l'accueil de la clientèle fait partie aussi des actions à entreprendre. Le patron de la Sonelgaz indiquera le chiffre de 300 grands projets. Ces besoins financiers ont, d'ailleurs, inspiré le lancement de l'opération emprunt obligataire auprès des institutions financières. Il reconnaîtra en revanche, que cette solution n'est pas suffisante pour régler les problèmes de financement au niveau du groupe qui compte investir entre 100 et 120 milliards de dinars en 2007.