Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a accusé Manuel Ricardo Christopher Figuera, l'ancien chef du service du renseignement, d'avoir organisé la tentative de coup d'état du 30 avril dernier.»La personne qui a organisé le coup est un lâche, un traître. Son nom est le général Manuel Ricardo Christopher Figuera», a tonné M. Maduro lors d'un rassemblement public vendredi. Le général Figuera a pris la fuite et abandonné à leur sort les soldats devant participer au putsch à Altamira, un quartier de Caracas acquis à l'opposition vénézuélienne, a-t-il ironisé, selon des médias locaux. M. Maduro a ajouté qu'une enquête a montré que l'ex-patron du Service national bolivarien de renseignement (SEBIN) avait été recruté par la CIA il y a plus d'un an, assurant que justice serait faite «tôt ou tard» après cette trahison. Avant de fuir, le général Figuera avait été sanctionné par les Etats-Unis selon qui le SEBIN s'est livré à des actes de torture. Sa défection a été confirmée le 7 mai, par le vice-président américain Mike Pence, en annonçant par ailleurs que les sanctions américaines le visant étaient levées. Nicolas Maduro a par ailleurs réaffirmé sa confiance en le ministre de la Défense, Padrino Lopez, le président de la Cour suprême, Maikel Moreno, et le commandant de la Garde présidentielle, Ivan Hernandez Dala. Suite au putsch avorté, Figuera a été remplacé à la tête du SEBIN par le général Gustavo Gonzalez Lopez. Ancien ministre de l'Intérieur, de la Justice et de la Paix, il était jusqu'alors conseiller à la sécurité et au renseignement du président Maduro. La crise politique au Venezuela s'est aggravée depuis le 23 janvier, lorsque Juan Guaido, dirigeant de l'opposition et président du Parlement, s'est autoproclamé président par intérim lors d'un rassemblement dans la capitale, Caracas. Il a été reconnu par les Etats-Unis, ainsi que par les membres du groupe de Lima (à l'exclusion du Mexique), par l'Organisation des états américains et par une partie des états membres de l'Union européenne. La Russie, la Biélorussie, la Bolivie, l'Iran, Cuba, le Nicaragua, El Salvador, la Syrie, la Turquie et d'autres ont exprimé leur soutien au président Maduro, qui demeure le président légitime du Venezuela. Les Vénézuéliens étaient appelés hier, par Juan Guaido, à sortir dans la rue pour dénoncer l'offensive du pouvoir, visant les responsables du soulèvement manqué. Ces manifestations devraient permettre à l'opposition de compter ses rangs, plus de trois mois et demi après que Guaido s'est proclamé président par intérim. Les adversaires du régime veulent reprendre l'initiative après les mesures prises par le pouvoir contre plusieurs députés. L'un a été incarcéré, trois se sont réfugiés dans des ambassades et un autre a fui pour la Colombie.