L'Expression: L'entreprise Saidal vient de produire, à Constantine, les premières boîtes d'insuline. Quelles sont les formalités qui restent à accomplir pour commercialiser ce nouveau produit algérien? Ali Aoun: Permettez-moi d'abord de souligner le fait que ce projet a été réalisé dans les délais. La fabrication de l'insuline n'est pas une spécialité de Saidal, mais pour les besoins du pays nous avons relevé le défi. Pour le reste, l'insuline à 100 % algérienne sera dans les officines dans deux ou trois mois. Pourquoi deux à trois mois? Simplement parce qu'il y a un ensemble de formalités strictes qu'exige une réglementation rigoureuse comme c'est le cas de tout produit nouveau à commercialiser sur le marché. D'abord, il y a l'agrément qui sera délivré dans quelques jours après le passage de l'inspection du ministère de la Santé. Ensuite, il y a la constitution d'un dossier technique qui nous permettra d'avoir le numéro de certificat de libre vente. Enfin, la troisième et dernière condition porte sur une étude de stabilité technique. Il ne suffit pas de produire un médicament, il faut d'abord qu'il soit stable. Cette dernière condition nécessite un certain temps mais qui ne saurait dépasser un délai de trois mois. Quel sera le prix de cette insuline algérienne sur le marché? Le produit coûtera entre 430 et 450 DA le flacon. Il faut dire que c'est un prix véritablement concurrentiel puisque l'insuline importée coûte actuellement entre 700 et 800 DA. En plus de cet avantage en termes de prix, il y a également l'avantage en termes de qualité: le produit a été fabriqué avec les conseils techniques et scientifiques du laboratoire Aventis qui est le partenaire traditionnel de notre entreprise Saidal. Encore une fois, nous avons relevé le défi seize mois après l'annonce du projet. Aujourd'hui, quelles que soient les conditions de mise sur le marché, l'Algérie doit être fière de cet investissement consenti à 100% par Saidal qui est une entreprise nationale. En termes de quantité, la production sera-t-elle suffisante? vous visez quelle part du marché? Nous avons démarré l'usine de production pour satisfaire la demande d'ici à l'horizon 2010. Pour des raisons de sécurité et d'adaptation, l'usine tournera, dans un premier temps, entre 40 et 45% de ses capacités. Quelque cinq millions de flacons seront produits pour les trois types d'insuline. Ces trois types constituent en fait 90% de l'insuline qui est fabriquée actuellement. Pour les parts de marché, nous envisageons de prendre uniquement pour la première année de production, 60 à 70% de parts du marché national. Je vous signale que l'insuline que fabriquera Saidal sera celle utilisée par les larges couches de la société.