La presse mais également de simples citoyens relatent quotidiennement ces actes qui sauvent d'honnêtes Algériens. Le sursaut salvateur semble enfin prendre forme et rétablir ce qui a jusque-là fait la fierté des Algériens, soit la protection du faible et la défense de la «horma», cette dignité tellement malmenée par l'inversion des valeurs et par une inconscience collective qui frise parfois la non-assistance à personne en danger. En effet, la presse mais également de simples citoyens relatent quotidiennement ces actes qui sauvent d'honnêtes Algériens de la rapine facile, celle dont sont coupables des auteurs que le crime ne rebute pas, et comble de l'ironie, ont fini par agir à visage découvert, en plein jour au vu et au su de tous, dans une ambiance de tétanie régnante. Ainsi, et pas plus tard que ce week-end, une tentative de vol de la paie d'un citoyen à la poste d'El Biar a été, in-extremis, mise en échec suite à la réaction de citoyens qui ont sauvé un pauvre père de famille des griffes d'un lupin , rodé à l'arnaque dans les chèques postaux. Ce dernier profitant de l'ignorance des gens s'arrangeait pour les doubler à chaque retrait à la caisse. Cette fois le procédé lui fut «fatal». Il se vit conduit manu militari au commissariat, non sans avoir été au préalable rossé par une foule «hystérique» laquelle a été d'abord alertée par les cris de détresse de la victime. Le malfaiteur faillit mourir de la belle mort, n'était l'intervention de sages du quartier qui ont réussi à ramener la foule enragée à la raison. Héroïque! Le même jour, dans le même quartier, rapporte-t-on, d'autres jeunes ont réussi à faire avorter une tentative de vol de portable des mains d'une jeune fille. Ce fait et bien d'autres encore similaires sonnent- ils le glas de la criminalité banalisée dans nos rues et quartiers? Gageons que le pari mérite d'être levé si l'on en juge par la multiplication des signes révélateurs d'un ras-le-bol généralisé de la population devant des délits qui ont fini par frapper les esprits de par leur répétition inquiétante, voire de par le mode d'action de quelques malfrats qui ont fini par carrément transformer bien des territoires de la République en no man's land. Citons à titre d'exemple le cas de Boumâati (El Harrach) en pleine gare routière où propriétaires de bus et passagers subissent quotidiennement le racket systématique. Sinon le dépouillement de quidams de leurs biens sous l'oeil éberlué de femmes, d'enfants et...d'hommes désarmés jusque-là par une sauvagerie et des procédés érigés au rang de méthodes, dont usent souvent ces voleurs en liberté. Mais, souvent, le civisme est présent et des personnes qu'elles soient simples citoyens ou agents de l'ordre, sont là et interviennent au bon moment pour arrêter le ou les lascars. Tel a été par exemple le cas du coté de Cinq-Maisons où au moment de son méfait, un voleur à la sauvette profitant de la foule qui attend les bus aux heures de pointe, a délesté une femme de quelques objets. Il fut sitôt littéralement soulevé puis plaqué au sol, par des agents de sécurité en civil, selon des témoins, qui relatent également cette hargne à vouloir coûte que coûte tarir ce mal qui gangrène notre société, plus que jamais agressée par des comportements que l'on ne peut sous aucun prétexte tolérer, car portant atteinte à la dignité. D'autant que ces actes sont souvent accompagnés de violence physique, quand ce n'est pas de menaces à l'arme blanche. D'aucuns diront que la violence qui s'est quelque peu incrustée dans les moeurs, serait quelque part le fruit d'années de terrorisme, mais c'est là un alibi par trop inconsistant, vu que durant ces années de plomb, il est souvent arrivé que ces mêmes citoyens, commerçants de leur état par exemple, ont bien réussi à mettre la main sur quelques notables terroristes recherchés. Admettre de telles assertions c'est oublier la nature du peuple algérien si intolérante à la «hogra» et à l'injustice, et surtout très à cheval sur l'honneur.