L'adieu à Bruxelles n'a pas eu lieu Theresa May a pris la tête de l'éxécutif en juillet 2016, peu après que les Britanniques eurent voté à 52% en faveur du Brexit, le 23 juin 2016, succédant à David Cameron. Mais cette ancienne ministre de l'Intérieur n'est pas parvenue à rallier les Britanniques à sa vision. La Première ministre britannique Theresa May a annoncé, hier, sa démission de la tête du parti conservateur et du coup du poste du cheffe du gouvernement le 7 juin prochain, précisant qu'elle restera au poste jusqu'à la désignation de son successeur. Sous l'émotion, Mme May a exprimé son «regret de ne pas avoir été capable de mettre en oeuvre le Brexit». La démission de Theresa May a été prévue par les médias britanniques depuis jeudi. Le mandat de Theresa May restera comme l'un des plus courts de l'histoire des Premiers ministres britanniques depuis la seconde Guerre mondiale. Avant d'entrer en fonction, son successeur devra être élu à la tête du Parti conservateur, puis être nommé officiellement à la tête du gouvernement par la reine Elizabeth II. L'ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, champion des Brexiters, fait partie des favoris pour la remplacer. Theresa May avait pris la tête de l'exécutif en juillet 2016, peu après que les Britanniques eurent voté à 52% en faveur du Brexit lors du référendum du 23 juin 2016, succédant à David Cameron. Mais cette ancienne ministre de l'Intérieur n'est pas parvenue à rallier derrière sa vision de la sortie de l'UE une classe politique profondément divisée sur la question, à l'image de la société britannique. L'accord de divorce qu'elle a âprement négocié avec Bruxelles a été rejeté à trois reprises par les députés, ce qui a contraint l'exécutif à repousser au 31 octobre au plus tard le Brexit, alors qu'il était initialement prévu le 29 mars, et à organiser les élections européennes en catastrophe. Les Néerlandais et les Britanniques ont commencé à voter jeudi pour élire leurs représentants au Parlement européen, les sondages laissant présager un succès des eurosceptiques dans les deux pays. Au total, plus de 400 millions d'électeurs voteront dans 28 pays pour élire 751 députés européens lors des élections européennes qui se tiennent jusqu'à dimanche. Aux Pays-Bas, où les bureaux de vote ont ouvert à 05h30 GMT, le Forum pour la démocratie (FvD), parti eurosceptique, anti-immigration et climatosceptique est engagé avec les libéraux (VVD) du Premier ministre Mark Rutte, qui a appelé à un large rassemblement des électeurs pour faire bloc face aux populistes.»L'UE est devenue un super-Etat et c'est justement le genre de chose que nous voulons arrêter», a déclaré cette semaine le chef de file du FvD Thierry Baudet. Son parti devrait remporter entre 3 et 5 sièges sur les 26 alloués aux Pays-Bas, selon les derniers sondages. Une montée des mouvements nationalistes et populistes, opposés à une intégration européenne plus poussée, est attendue lors du scrutin qui devrait faire perdre du terrain aux deux groupes les plus importants au Parlement européen, le Parti Populaire Européen (PPE), groupe de la droite pro-européenne, et le Parti socialiste européen (PSE). D'après les derniers sondages, le parti de Marine Le Pen (extrême droite) devance celui du président Emmanuel Macron en France. En Allemagne, les conservateurs de la chancelière Angela Merkel (CDU) sont donnés vainqueurs, alors que la Ligue de Matteo Salvini fait la course en Italie avec un discours anti-UE. Au Royaume-Uni, les Britanniques ont commencé à voter à 06h00 GMT dans un climat plombé par le Brexit, qui monopolise les débats politiques depuis le référendum de juin 2016. Faute d'être sorti de l'UE dans les temps, le Royaume-Uni est contraint d'organiser les élections européennes, même si les députés britanniques pourraient ne siéger que quelques semaines au parlement européen si le Brexit se concrétise. Dans cette campagne, le Parti du Brexit, de l'eurosceptique Nigel Farage, réclame une sortie de l'UE immédiate et sans accord. Ce sera au tour vendredi de l'Irlande et la République tchèque, la plupart des autres pays de l'UE se prononçant dimanche. Les résultats ne seront annoncés officiellement qu'à partir de dimanche soir.