Cette Académie se compose de neuf membres qui exercent des fonctions ayant un rapport direct avec leur activité, puisqu'il s'agit pour la plupart de juristes disposant de connaissances dans le domaine du sport. Les dernières déclarations du responsable de la JS Kabylie, Cherif Mellal, et son homologue du CS Constantine, Tarek Arama, au sujet du dernier match du championnat d'Algérie entre le CSC et l'USMA, montrent combien la lutte contre la corruption est devenue d'une urgence absolue. D'ailleurs, ce genre de déclarations peut avoir des répercussions négatives, car risquant de provoquer la violence. Cela s'est passé au moment où l'Académie algérienne de lutte contre la corruption dans le domaine du sport (AALAS) venait d'obtenir son agrément, après 3 ans d'attente! Cet état de faits oblige de se poser ou plutôt de poser la question de savoir pourquoi ce retard de 3 ans pour que cette Académie voit le jour, alors que tout le monde reconnaît le caractère urgent de la présence d'une telle institution dans le milieu du sport algérien gangrené par plusieurs scandales, de dopage, de stupéfiants, de corruption et de violence? Pour revenir à l'Académie anticorruption, il faut rappeler que le projet de sa création remonte à 2016, avec la tenue de son assemblée constitutive à Alger. Et ce n'est que le 19 mai dernier que ses responsables ont obtenu l'agrément pour pouvoir exercer leurs fonctions, avec l'objectif de combattre ce fléau de la triche qui devient de plus en plus courant. Cette Académie se compose de neuf membres qui exercent des fonctions ayant un rapport direct avec leur activité, puisqu'il s'agit pour la plupart de juristes, disposant de connaissances dans le domaine du sport. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Raouf Salim Bernaoui, a reçu les membres de cette nouvelle Académie lundi dernier au siège de son département ministériel à Alger. A sa sortie de cette réunion, le président de cette Académie, Ahmed Benamar, a déclaré: «Nous espérons faire respecter les valeurs de la Charte olympique, notamment en ce qui concerne l'esprit de compétition, qui en aucun cas ne doit sortir du cadre légal.» Et d'ajouter: «Notre but est de servir le sport national, à travers la mise en place d'un système de gestion moderne, basé sur la science et le professionnalisme» avant de promettre d'«assainir le domaine sportif des actes immoraux, qui ont terni son image sur les plans national et international». Saisissant cette très bonne opportunité, le président de l'Académie a lancé un appel aux différentes parties prenantes, les encourageant au débat et à l'échange, car selon lui, la réussite de ce projet nécessite la participation de tout un chacun. D'autre part, Benamar annonce que l'Académie anticorruption est déjà prête à jouer son rôle de prévention et d'accompagnement aux fédérations sportives, notamment en lançant une opération de sensibilisation auprès de ces structures, ainsi qu'auprès du Comité olympique et sportif algérien (COA), ligues, directions de wilaya, directeurs centraux, avec l'aide «très souhaitée», du MJS. Benamar souhaite que les différentes parties concernées puissent collaborer pour arriver ensemble à éradiquer le fléau de la corruption dans le domaine sportif, qui est censé être sain et propre, selon les vertus de l'olympisme. «Les Fédérations sportives, à travers leurs organes disciplinaires (commission discipline et de recours) et la commission d'éthique du COA peuvent faire le contrepoids, s'autosaisir déjà des dossiers et collaborer avec l'Académie», a souligné le MJS. «Il est très important déjà que la société civile s'intéresse au fléau de la corruption dans le sport en Algérie», a-t-il déclaré encore. Il estime que la société civile est le meilleur partenaire de l'administration, notamment pour le MJS. «C'est justement cette société civile qui s'est constituée aujourd'hui en association, à travers la naissance de cette Académie qui aura la première tâche de devenir la courroie entre le terrain et l'administration», indique le successeur de Mohamed Hattab. Mieux encore, aux yeux du ministre, «c'est un moment historique pour le mouvement sportif algérien de voir naître une telle Académie qui aura la lourde tâche de lutter contre la corruption sportive qui, personne ne le niera, est ancrée en Algérie». Bernaoui assure que son département est là pour assister cette Académie, au même titre que d'autres, pour pouvoir accompagner les pouvoirs publics dans sa mission qui est plus grande que la compétition.